Pogacar au Tour de France 2023

Paris sportifs en ligne : Un feu d’artifice au sommet du Grand Colombier ?

Une treizième étape du Tour de France 2023, le jour de la fête nationale. Les Français voudront se montrer, y trouvant un surplus de motivation. Mais les leaders l’entendront-ils de cette oreille ? Les émiratis ont les clés en main d’un scénario de l’étape. Si Tadej Pogacar veut participer à la fête, rien n’empêchera les coureurs du classement général de se disputer la victoire. Faut-il parier sur les échappées ou sur les leaders du classement général ?

Une montée sèche connue de tous

dénivelé Tour de France étape 13

Châtillon-sur-Chalaronne – Grand Colombier (137.8 kilomètres) : un départ plat qui ne favorise pas les meilleurs grimpeurs, une étape courte qui favorise la chasse, une montée sèche du Grand Colombier. L’étape du jour réuni tous les ingrédients pour une explication entre leaders sur le papier. Seulement, la Jumbo Visma sait que la montée ne sera pas suffisamment sélective pour se débarrasser de Tadej Pogacar. Rouler sur les échappées, c’est s’exposer au danger des secondes bonifications. Ces dernières combinées à une victoire d’étape devraient inciter le slovène à faire rouler son équipe. Dans l’échappée matinale, il faut dès lors être costaud pour résister au souffle du peloton.

Un gain dérisoire dans une courte de côte 

pourcentage dénivelé Tour de France étape 13

Afin d’arpenter les dix-sept kilomètres de la « Pyramide de Bugey », il ne faudra pas manquer de « Culoz ». Mais il ne faudra pas compter sur une montée asphyxiante des Jumbo-Visma, comme on l’a vu en 2020. Ce rôle sera dévolu aux UAE émirates, afin de mettre un nouvel uppercut à Jonas Vingagaard.

Aucun obstacle pour le spectacle

Un vent léger, plutôt favorable dans la montée finale. Tous les feux sont au vert pour une course débridée dans le Grand Colombier

Tadej Pogacar toujours dans le jeu

Plus les étapes s’enchaînent, plus Tadej Pogacar (2.25) est de mieux en mieux. Pour viser la victoire d’étape, les UAE émirates n’ont pas le choix. Ils se doivent d’accompagner Pogacar le plus loin possible. Tout en menant la même montée stérile que les Jumbo-Visma avaient fait en 2020. Pourquoi ? Si Pogi devait tenter en excès de confiance ou gourmandise une attaque près du sommet, il s’exposerait à deux risques. Celui de se retrouver en mano-a-mano avec Jonas Vingegaard qui ne collaborera pas. Un manque de coopération qui n’a qu’un seul but, épuiser le plus possible son adversaire en prévision d’un sprint à deux. Une situation où le danois se sait dominer. La perte serait dérisoire. Avec 10 secondes pour le vainqueur et 6 secondes pour son dauphin, le maillot jaune ne perdrait que 4 secondes. Un bilan comptable acceptable en apparence. Mais lourd de conséquence sur le bilan moral. Ce sera une nouvelle victoire que le slovène porterait au danois. Après les deux coups mis à Cauterets-Cambasque et au Puy-de-Dôme. L’autre risque, dans une telle situation, repose sur une course d’observation entre les deux grands favoris de la Grande Boucle. Une situation qui pourrait profiter à un outsider, qui par malice jouerait de ce marquage des gros. Si Adam Yates accompagne le plus loin possible Tadej Pogacar, il ne fait pas de doute que dans un sprint réduit son leader l’emporte. Le punch de « Pogi » est l’un des meilleurs du monde. Encore hier, il l’a démontré en se bataillant au sprint pour une place anecdotique.

Parier sur l’excès de confiance du slovène

Il se peut toutefois que le double vainqueur du Tour de France désire enfoncer le clou. En profitant d’un vent quasi-nul et favorable au demeurant, le slovène pourrait être tenter de faire des écarts. En attaquant, avant le dernier kilomètre, Pogacar pourrait s’exposer à ce jeu de neutralisation. Si la concurrence est reléguée à un échelon inférieur, Jonas Vingegaard (4.75) aura les cartes en main pour profiter de la fougue de son adversaire. Deux scénarios sont favorables au maillot jaune. D’une part, celui d’un sprint à deux où le slovène serait forcé de rouler par son intérêt pour les bonifications. La présence de Vingegaard en véritable sangsue serait un risque dans un sprint que « Pogi » pourrait prendre. Rien ne garantie qu’en fin de course, avec un adversaire dans sa roue, qu’il ne puisse gagner à coup sûr. L’autre moins probable, mais pas inenvisageable, serait de voir Jonas Vingegaard lui-même faire des différences sur son rival.

Parier sur le jeu de dupe

Et si les deux devaient se neutraliser ? La porte reste ouverte aux contres de prétendants à la troisième place. Probablement, les mêmes qui se sont distingués sur les pentes du Tourmalet et du Puy-de-Dôme. A savoir : Jai Hindley (36), Carlos Rodriguez (36), Tom Pidcock (36) et Simon Yates (36). Le premier a montré quelques signes d’inquiétudes sur les pentes des deux cols cités. Ce qui laisse poindre quelques incertitudes dans sa capacité à être le troisième homme. Et ouvre des portes pour les Grenadiers en embuscade de sa troisième place au général. Rodriguez trouvera un terrain de jeu à sa mesure, sur une montée longue, qui favorise son moteur diesel. Mais il n’a pas le punch de son coéquipier britannique qui est l’un des seuls à pouvoir espérer battre Pogacar à la régulière au sprint. Quant à Yates, il s’est illustré dimanche sur une montée qui lui était cousue main. La grande question est celle de sa durabilité où un Yates peut craquer sans crier gare.

La défense des secondes bonifications peut reposait aussi sur une offensive de Sepp Kuss (41). A l’image de ce qu’il avait tenté en 2020 sur les pentes du col de la Loze. Cela n’aurait qu’un but unique, préserver au minima l’éventuelle perte de temps sur Tadej Pogacar dans un sprint final. Mais pour qu’elle soit possible, l’américain devrait être le dernier survivant. Sinon les guêpes seront vulnérables, avec des adversaires plus punchy que l’aigle de Durango. Mais surtout des adversaires qui feront le jeu du slovène. Le même résonnement peut être opéré du côté des émiratis avec Adam Yates (81) qui a le rôle du sacrifié sur l’hôtel de la victoire finale. Pourtant si Jonas Vingegaard s’entête à ne pas collaborer, alors il pourrait servir de leurre pour forcer le danois à bouger et combler les trous. Ce qui aurait intrinsèquement pour effet de préserver l’énergie de son leader.

Parier sur l’espoir des échappées ?

Loin de portée atteinte aux qualités des autres leaders comme David Gaudu (81), Thibaut Pinot (26), Romain Bardet (61), Mikel Landa (81), Pello Bilbao (151) et consorts. Mais trop rares seront les scénarios où ils pourront être présents avec les meilleurs.  Leur seul espoir est en échappée, malheureusement leur position au classement général ne leur permet pas de tel mouvement. Ce sont plutôt vers Michael Woods (17), Pierre Latour, Warren Barguil (61), Giulio Ciccone (26), Ben O’Connor (41), Daniel Martinez (41) qu’il faut se pencher. Quid d’un bon de sortie de Félix Gall (17) ?

Notre pronostic : La bataille pour le classement général est lancée, les émiratis vont chasser, Tadej Pogacar va triompher. Le slovène est notre pari du jour.