Paris sportifs en ligne : Est-ce vraiment la fin ?

Le contre-la-montre de Combloux devait donner une première hiérarchie entre les deux favoris du Tour de France. L’effort chronométré devait donner le « la » de la bataille qui s’annonçait en troisième semaine. Force est de constater que le résultat a dépassé toutes les prévisions. Jonas Vingegaard a littéralement écrasé son adversaire. 1’48’’ séparent désormais les deux rivaux, les plans offensifs de la Jumbo-Visma vont désormais être tout autre. Plus de réelles raisons d’être sur l’attaque. Les Killer Wasps doivent jouer défensif. Est-ce une chance pour les échappées ? Pogacar influencera-t-il à lui seul le scénario du jour ? Les paris sportifs en ligne vont bon train sur ce Tour de France 2023.

Le plan Jumbo-Visma mis entre parenthèses ?

Saint-Gervais Mont-Blanc – Courchevel (165.7 kilomètres) : le scénario de l’étape reine de cette 110e édition semblait écrit d’avance. La Jumbo-Visma devrait reproduire le scénario des étapes de Cauterets-Cambasque et de Morzine. Seulement, le joyau de la couronne ne projette plus la même bataille. Les coureurs aux armoiries jaunes et noires n’ont plus à attaquer leur adversaire. Pour régner en maîtres sur les montagnes alpestres et conquérir le trône de la victoire, Tadej Pogacar doit se lancer dans une guerre perdue d’avance. Dans un territoire à plus de 5000 mètres de déclivité, où les hauteurs culminent à plus de 2 000 mètres d’altitude. Une terre accueillante pour le roi actuel du Tour de France 2023.

Contrôler le chaos général

Après à peine 15 kilomètres de course, le col des Saisies (13.4 kilomètres à 5.1 %) s’érigera face à la route. Avec 8’52’’ sur le troisième du classement général, la Jumbo-Visma n’a plus qu’à se soucier de Pogacar. Tous les coureurs sont autorisés à aller de l’avant. L’opération « Landis » apparaissant improbable. Comble de l’ironie, un seul coureur du Top 10 bougera que rentrera en compte, la défense d’une place au GC. En route donc, les coureurs de l’équipe néerlandaise trouveront toujours des alliers.

Il convient néanmoins de se demander où Tadej Pogacar voudra tenter d’esseuler le leader du classement général. Est-ce que la folie du slovène le poussera à passer à l’action dès le Cormet de Roselend ?

Ou est-ce que ce sera après à la Côte de Longefoy ? Pour mettre la pression par la suite à un maillot jaune peu prudent dans sa descente extrêmement scabreuse.

Pour triompher au sommet de l’Altiport de Courchevel et renverser le Tour de France, il faudra quoi qu’il arrive se défaire du titan des Alpes. Le Col de la Loze fait son retour après sa première apparition en 2020. Cette fois, via un versant « plus sobre » ; c’est-à-dire par Courchevel Le Praz (28.1 kilomètres à 6 %) contre le versant des Allures, il y a trois ans (22.5 kilomètres à 7.6 %).

La monstruosité du Col de la Loze se cache en son sommet. Les sept derniers kilomètres voient des pentes maximales à 20 % lui valant le surnom de « Planche des Belles Filles des Alpes ». 

La descente se fera de manière prompte, avec la bosse des Verdons (400 mètres à 6.7 %) à une courte distance de son pied.

Pour la première fois de l’histoire de la Grande Boucle, les pentes de la piste cabrée de l’altiport de Courchevel seront empruntées. Les 430 mètres de cette dernière s’aborderont en deux parties :

  • 130 premiers mètres à 12.5 %
  • 300 derniers mètres à 18.66 %

Point météorologique

Contrairement à ce que Tadej Pogacar pouvait espérer, les routes alpestres échapperont à tout risque d’intempéries. Une bien mauvaise nouvelle pour celui qui excelle lorsque le temps se gâte.

Pourtant, le réveil a été des plus humides ce matin. Gianetti et Matxin, ses directeurs sportifs, vont devoir faire la danse de la pluie.

Parier sur un Pogacar revanchard

Tadej Pogacar (3.5) a annoncé la couleur : « l’heure n’est pas à la résignation ». Il est vrai que le slovène n’a pas pour habitude de poser genou à terre si facile. Le double vainqueur du Tour de France après la claque au Granon, l’an passé, n’avait eu de cesse de passer à l’attaque. Vidant le tank de jour en jour par des attaques vaines. Qui ont émaillé le peloton, sans pour autant mettre en porte à faux Jonas Vingegaard.
Cette année, il faudra être plus réfléchi et se servir du collectif pour tenter de renverser le danois de son pied d’estale. Faut-il s’attendre à voir les UAE émirates prendre les commandes du peloton pour envoyer un signal fort ? On peut croire que non. L’objectif sera évidemment de mettre des pions à l’avant, avec des assistants de luxe. Oseront-ils mettre Adam Yates et/ou Marc Soler aux avant-postes ? C’est probable. Le sort du peloton devrait être entre les mains des Jumbo-Visma, mais aussi et surtout d’une équipe défendant son Top 10. Des coureurs comme Martin (11e à 1’37’’ de Gall), Gaudu (9e à 3’52’’ de Yates) ou même Tom Pidcock (12e à 2’26’’) essayeront de s’échapper. Ce qui au-delà de créer le chaos, obligera certaines équipes à rouler pour les ramener dans le rang. Une aubaine pour les UAE émirates qui n’ont juste qu’à tirer profit du chaos généré par les écarts abyssaux au classement général.

L’offensif à venir de Tadej Pogacar doit cependant être intelligente, puisqu’au-delà d’esseuler Jonas Vingegaard de tout assistant. Le maillot blanc doit impérativement trouver un équipier sur son chemin pour bousculer l’indéboulonnable. Se retrouver isoler, loin de l’arrivée, en mano-a-mano avec son adversaire, c’est obligatoire voir des retours de l’arrivée. Il ne fait guère de doute que Pogi n’emmènera pas sur son porte-bagage le maillot jaune, sans que ce dernier ne collabore. Comme il ne fait aucun doute que celui n’a pas à collaborer avec son rival. Arrivera-t-il se défaire du leader du classement général ? « Fisherman » lui laissera-t-il un os à ronger ?

Parier sur la suprématie de Jonas Vingegaard

Comme une véritable sangsue, Jonas Vingegaard (3) ne doit pas quitter la roue de Tadej Pogacar. Il est de notoriété publique que ce dernier tentera jusqu’au dernier jour de renverser l’ordre établi. Il est anticipable qu’il ne tente d’imiter le schéma des Guêpes de 2022. Si les Jumbo-Visma n’ont pas à rouler façon rouleau compresseur, il serait néanmoins de bon ton d’envoyer Wout van Aert à l’avant. Pour contrer les plans émiratis et compliquer leur tentative de durcissement de la course. D’évidence, les chutes de Nathan van Hooydonck et de Sepp Kuss (66) peuvent compliquer les affaires du plan défensif. Néanmoins, l’américain s’est vu rassurant. Une bien bonne nouvelle tant on connait l’importance de l’Aigle de Durango. S’il est conservé auprès de son leader jusqu’aux pentes de la Loze. Alors le danois sera difficilement mis en échec. Le 6e du classement général est probablement parmi les meilleurs du monde sur les pentes à deux chiffres. Ce qui devrait permettre à Vingegaard de reproduire les schémas du Granon et d’Hautacam. L’occasion parfaite d’achever son seul rival et de sceller son sacre. D’autant que courir après l’étape peut avoir un double intérêt, en allant chercher les 40 points au sommet de la Loze. Et ainsi dépouiller de sa tenue, Giulio Ciccone. Le maillot jaune aura-t-il les yeux plus gros que le ventre ? Le goût du sang lui donnera-t-il l’eau à la bouche ?

Parier sur la seigneurie de son maître

Si la tâche de Sepp Kuss (13) est réduite à celle d’assistant. La position confortable au classement général de Jonas Vingegaard peut l’inciter à jouer plus défensif. Evidemment, l’adage dit que « la meilleure défense est l’attaque ». Mais il est une possibilité à envisager. Celle où Kuss et Vingegaard font la différence sur Tadej Pogacar. Le plus évident serait tout de même que Vingegaard file en solitaire vers la victoire, avec un Américain collé au basque du slovène. Mais imaginons, que les deux réussissent à se défaire du leader émirati. Kuss est à la fois un formidable descendeur et à l’aise dans les très forts pourcentages. Il n’est pas à exclure que son leader lui offre la victoire, en guise de remerciements pour services rendus. En 2020, celui-ci avait pris la 4e place au sommet du col de la Loze. Tout comme il avait pris la 6e place à l’Angliru sur la Vuelta a Espana. Alors que Primoz Roglic, en perdition, l’avait autorisé à courir pour sa gloire personnelle.

Parier sur le podium d’un leader

Dans une journée favorable aux coureurs diesels, il faudra faire un choix entre Carlos Rodriguez (6) qui est d’apparence le meilleur d’entre les autres. David Gaudu (6) qui met toujours du temps à se mettre en route. Et Pello Bilbao (8) qui compte tous ses succès sur les Grands Tours, dans des journées à plus de 4500 mètres de dénivelé positif.

Parier sur les chances des échappées

Pour triompher en échappée, il faudra remplir trois conditions. D’abord, celle d’être dans une forme éblouissante. Ensuite, celle d’être un grimpeur d’exception pour résister au souffle du peloton. Enfin, celle d’être habile en descente pour ne pas partir à la faute et hypothéquer toute chance de victoire. Peu répondent à ses critères. D’évidence, il convient d’éliminer Giulio Ciccone (26) qui sacrifiera toute chance pour défendre son maillot de meilleur grimpeur. Mieux vaut se diriger vers des profils de grimpeurs comme Félix Gall (26) qui néanmoins ne remplit pas la dernière condition. L’autrichien est bien loin d’être un virtuose en descente. Mais sa supériorité en montée peut largement compenser ce défaut. Forts pourcentages riment forcément avec Wout Poels (23). Mais le nom qui devrait ressortir le plus serait sans doute celui d’un vieux briscard comme Mikel Landa (26). A moins que Thibaut Pinot (33) ne conclue le chapitre de sa carrière par une victoire de prestige ?

Notre pronostic : Face à un peloton de cadets, Jonas Vingegaard va encore taper du poing sur la table. La victoire du maillot jaune sera notre pari du jour. Mais ce n’est pas tout, le danois sera accompagné de son coéquipier sur le podium. La place de Sepp Kuss sera notre fantaisie du jour.