Paris sportifs en ligne : des derniers tours et puis s’en va

Dimanche 23 juillet se déroulera la dernière étape du Tour de France 2023, sur la grande parade traditionnelle des Champs Elysées. La 21e étape de la Grande Boucle n’a rien d’une étape ordinaire. Grande fête populaire, les vainqueurs des maillots distinctifs s’y célèbrent et les sprinteurs attendent leur dernier rendez-vous. Lesquels d’entre eux s’offrira le « championnat du monde des sprinteurs » ? Tous rêvent d’un jour lever les bras sur les pavés des Champs Elysées.

Une kermesse en guise de 21e étape

Saint-Quentin-en-Yvelines – Paris (Champs-Elysées) (115.1 kilomètres) : Le Tour de France touche à sa fin avec l’étape parisienne iconique. L’avenue la plus célèbre au monde sera le théâtre de cette ultime étape. Loin d’être seulement une parade finale où l’on sabre le champagne après trois semaines de compétition intense. C’est aussi une lutte entre les coureurs les plus rapides du monde sur la ligne droite pavée la plus légendaire.

2005, la date à laquelle il est nécessaire de remonter pour voir un coureur réussir à s’imposer en solitaire. Cette année-là, Alexander Vinokourov avait réussi le coup du kilomètre que seule une poignée d’élus ont exécuté avec brio.

Pour la troisième année consécutive, le prolongement de la ligne d’arrivée est maintenu. L’arrivée est déplacée à 700 mètres après le virage de l’Obélisque de Louxor, en sortant de la rue de Rivoli. La structuration du sprint s’en trouve légèrement modifiée. Le placement n’y est pourtant pas minoré et ne peut être ignoré.

Cette année, cependant, le pavé rugueux des Champs sera rendu humide par le temps gâté pour cette étape de clôture.

Parier sur l’invincibilité de Jasper Philipsen

Gardien de quatre victoires en quatre sprints massifs, le maillot vert Jasper Philipsen (1.5) semble imbattable sur ce Tour de France 2023. Au sortir de cette troisième semaine, il fait partie des sprinteurs les plus fraiches comme en démontre les étapes de Bourg-en-Bresse et de Poligny. La concurrence doit se triturer les méninges pour savoir comment faire dérailler son train. Seulement, même dans le chaos et sans son poisson-pilote, le sprinteur de la Alpecin Deceuninck a réussi à s’imposer à Moulins.

L’espoir pourrait renaitre au départ de l’étape du jour. La veille au micro de WielerFlits, Jasper Disaster a confié la possibilité d’emmener le sprint pour Mathieu van der Poel (51). Le néerlandais a été exceptionnel dans le rôle de leadout. Mais n’a su trouver le chemin de sa propre gloire. Se fermant la porte à Limoges et Poligny pour son compagnon de chambrée. Fort d’un maillot vert assuré mathématiquement, le belge n’aime pas spécialement les conditions climatiques du jour. Mais surtout, il aimerait rendre la pareille à son coéquipier et ami. Un bien beau geste, qui ravira MVDP comme la concurrence. Mathieu prendra-t-il le risque d’aller dans un sprint sur pavé humide si proche du championnat du monde ? Pourra-t-il vraiment concurrencer les autres sprinteurs du plateau ?

Parier sur la puissance de Dylan Groenewegen

A n’en pas douter, c’est avec de la fraîcheur que Dylan Groenewegen (6) arrive à Paris. Costaud à Poligny, le néerlandais de la Jayco AlUla a impressionné sur sa durabilité. Non pas qu’il n’encaisse pas bien les jours de course, mais par la difficulté de cette 100e édition. Si les rumeurs sont vraies et vont bon train, la nouvelle devrait le réjouir. Vainqueur ici même en 2017, deux fois deuxième en 2019 et 2022, les statistiques du plus gros tour de cuisses devraient une nouvelle fois s’enjoliver. Notamment grâce au travail formidable de son poisson pilote, Luka Mezgec qui le positionne à merveille.

Parier sur le fils du vent et de la pluie

Il est de notoriété publique que certaines nations et particulièrement certains coureurs se subliment lorsque le vent devient maussade. Mads Pedersen (7) est de ceux-là. Le sprinteur de la Lidl-Trek, vainqueur à Limoges aime les Champs Elysées. Toujours placé, l’occasion semble rêvée de s’imposer sur ce qui est considéré comme le plus beau sprint du monde. Plus la fatigue s’accumule chez ses adversaires, plus le danois est fort. Sa forme en fin de Tour tend à le démontrer. Grâce à Alex Kirsch et Jasper Stuyven, il peut espérer s’imposer en pareille société.

Parier sur la liberté de Christophe Laporte

Avec le départ de Wout van Aert, Christophe Laporte (31) a deux choix qui s’imposent à lui. Profiter comme il l’a fait l’an dernier ou chercher une victoire personnelle. La chance semble unique de sprinter pour lui-même, qu’elle devait l’intéresser. Le type de sprint pavé sur le faux plat montant des Champs n’est pas sans lui aller comme un gant. Seulement, il ne trouvera guère d’aide en chemin et devra se contenter de suivre la roue des autres trains.

Parier sur les hommes d’expérience

Sprinter sur les Champs Elysées est toujours particulier. Certains sprinteurs comme Alexander Kristoff (41) s’y sublime. Trouvera-t-il encore la voie de sa régularité légendaire. Son train composé de Rasmus Tiller, Jonas Abrahamsen et de Soren Waerenskjold devrait encore une fois lui mettre de titiller les sommets. Cependant, il apparaît difficile de croire en une victoire. Le même type de réflexion peut être apportée à Peter Sagan (121), voire à son poisson-pilote Edvald Boassen Hagen. Qui sont des candidats crédibles pour un Top 10.

Parier sur les hommes invisibles

Attendus par bon nombre de suiveurs Sam Welsford (21), Bini Girmay (36) et Jordi Meeus (36) ont déçu. L’australien de la DSM est le plus rapide des trois, mais son problème majeur repose sur le positionnement qui l’handicape grandement. L’érythréen des Intermarché Wanty Gobert a pour lui l’avantage d’un train fortement composé. Probablement, la meilleure carte des trois tend ce sprint devrait bien lui convenir. Effectivement, le sprinteur de la Bora Hansghore trouve un sprint qui lui sied à merveille. Mais ses problèmes de placement ne devraient pas être corrigés aujourd’hui

Parier sur la fatigue du peloton

Au mauvais temps doit s’additionner la fatigue d’un Tour de France éreintant. Certaines équipes comme la Soudal Quick Step ou la Lotto Dstny seront sur l’offensive. Des coureurs comme Victor Campenaert (81), Kasper Asgreen (31) ou même Nils Politt (151) ont montré une forme éblouissante. Pour réussir, il faut avoir un moteur exceptionnel. Ils apparaissent comme les meilleurs choix d’une liste qu’on peut encore étoffer sans pourtant trop y croire. D’autant que si la rumeur Philipsen se confirme, les équipes de sprinteurs adversaires auront le couteau entre les dents.

Notre pronostic : Un maillot vert qui ne prend pas de risque, une voie qui s’élargit pour les adversaires de Philipsen. Mads Pedersen a une occasion unique de s’imposer sur les Champs Elysées. Sublimé par les conditions difficiles, il est notre pronostic du jour.