Pourquoi ça coince pour Ronny Deila à Bruges ?

Ronny Deila et le Club de Bruges, cela devait être l’histoire d’amour parfaite. Mais l’ancien entraineur du Standard patine dans la Venise du Nord et la saison des Blauw en Zwart est plus que compliquée. Comment expliquer cet échec (actuel) ?

Arrivé en droite ligne des Etats-Unis où il entrainait le New York City FC, Ronny Deila n’a pas mis longtemps pour conquérir Sclessin et les supporters du Standard. Le Norvégien, choisi par 777 Partners, avait le profil pour coller à merveille au cercle liégeois. Adepte d’un jeu offensif, puissant et où la grinta est importante, Deila a redonné vie au Standard.

Pourtant, alors que tout portait à croire que le coach pourrait s’inscrire dans la durée à Liège, il en a décidé autrement. Courtisé par un Club de Bruges à la dérive mais qualifié in-extremis pour les Champion’s Play-off, Deila n’a pas hésité longtemps. Fin mai, il faisait son choix : adieu le Standard et bonjour le Club.

Un départ chez un rival qui a blessé les supporters liégeois mais dont Deila n’avait que faire. Ambitieux, il estimait pouvoir réaliser de meilleures choses à Bruges plutôt qu’au Standard. « Quelles sont les ambitions de Bruges ? Les ambitions sont grandes, mais les conditions, les fondamentaux sont également meilleurs là-bas. Ce sera un défi passionnant. Vous savez, j’ai l’ambition d’aller le plus loin et haut possible en football, c’est donc une décision évidente pour moi », avait-il justifié début juin. « Nous vivons dans un monde cynique et cruel. J’essaie de saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent à moi. »

Le bon homme à la bonne place ?

Avec son caractère bien trempé et son style de jeu, voir Ronny Deila signer au Club de Bruges apparaissait comme un excellent choix. Brugeois et Liégeois sont des clubs qui se ressemblent sur pas mal de points et les moyens financiers du Club avaient de quoi séduire, évidemment. Deila pouvait donc être vu comme l’homme idéal à l’endroit idéal.

Pourtant, quand on regarde le classement de la Jupiler Pro League a mi-parcours, force est de constater que tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Dans le plan de base, Deila et le Club devaient jouer les premières places et lutter pour le titre. Mais aujourd’hui, les Gazelles sont coincées à une vulgaire 7e place, à 14 longueurs (!), déjà, de l’Union Saint-Gilloise.

Sans surprise, la pression sur le Norvégien est grandissante et après plusieurs résultats décevants, le spectre de son licenciement a été vu en train de rôder autour du Jan Breydelstadion. Mais Deila garde une étonnante confiance. « Je crois que je suis l’homme qui peut ramener Bruges au sommet. Il y a eu beaucoup de changements et il y en aura beaucoup, avec ou sans moi. »

Trop de changements ?

Ronny Deila n’hésite pas à parler de saison de transition, estimant que le processus a déjà été entamé l’an dernier comme l’a prouvé la quatrième place finale en Jupiler Pro League. Pour lui, pas mal de changements ont eu lieu et cela demande du temps.

Sur le plan sportif, on peut citer les départs importants de Clinton Mata (Olympique Lyonnais), Mats Rits (Anderlecht) et Noa Lang (PSV). Mais le Club de Bruges n’a pas chômé dans le sens des arrivées avec celles de Igor Thiago, Hugo Vetlessen, Philip Zinckernagel ou encore le retour de prêt de Maxim Cuypers.

Le groupe le lâche ?

Pourtant, la sauce ne semble pas vraiment prendre. Etonnamment, l’équipe manque d’envie sur le terrain, symptôme identifié plusieurs fois par Simon Mignolet, alors que c’est pourtant l’une des qualités de Deila quand il s’agit de manager un groupe.

On peut donc se demander si le groupe est encore derrière son coach. Les passe-droits accordés à certains joueurs dont le niveau pose question commenceraient à diviser le noyau du Club de Bruges. Et en revenant sur les déclarations de Deila, estimant qu’il est la solution, on se pose plutôt cette question : et si c’était plutôt le problème qu’il était ?