Le 9 décembre est certainement déjà marqué dans l’agenda des fans de boxe en Belgique. En effet, l’année 2023 déjà bien chargée du Noble Art se terminera sur le retour de Ryad Merhy. Le premier champion du monde de l’histoire de la boxe belge affrontera pour l’occasion son adversaire le plus prestigieux : Tony Yoka. Le tout “à l’extérieur”, au stade de Roland Garros, pour ses grands débuts en poids-lourds !
Ryad Merhy, une carrière à un carrefour
Ryad Merhy menait jusqu’ici sa carrière tranquillement, certains diront trop tranquillement. Un bilan impressionnant : avant cette année, Merhy n’avait perdu que face à Arsen Goulamirian, toujours invaincu depuis. Avec 31 victoires dont 26 par K.O. , le puncheur belge manquait cependant encore de grands noms à son palmarès. Et le titre un peu flou de champion WBA Regular remporté d’abord face au vieillissant Imre Szello à titre intérimaire, par après unifié sans combattre suite à l’inactivité du champion en titre, n’a pas eu d’énorme impact.
Le second gros test de sa carrière, Ryad Merhy l’a loupé de peu. C’était en mai dernier face à une référence : Kevin Lerena. Un adversaire dangereux, qui sortait d’un combat perdu face à Daniel Dubois. Ce même Daniel Dubois a affronté… Oleksandr Usyk 6 mois plus tard. Si Merhy s’est incliné à la décision unanime, il n’affrontait donc pas n’importe qui. Mais ce combat se déroulait dans la catégorie “bridgerweight”, qui ne sert globalement qu’à la transition entre les lourds-légers et les lourds. La suite, c’est donc logiquement un match en lourds. Et pas face à n’importe qui non plus. Ryad Merhy défiera en effet Tony Yoka, un temps présenté comme le futur de la boxe française, et aujourd’hui au point mort.
Tony Yoka n’a plus droit à l’erreur
La médaille d’or de Tony Yoka aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 commence à dater. Depuis, comme prévu, le Français est passé professionnel. Son début de carrière se passe sans accrocs : 11 victoires, dont 9 par K.O. Sans grands noms sur son chemin, comme c’est fréquent en boxe. Mais au moment de passer un palier, Tony Yoka a trébuché. Face au surpuissant Martin Bakole, il perd à la décision partagée. Son manque d’impact est alors clair pour le plus haut niveau de la division.
Contre le vieillissant Carlos Takam (42 ans au moment de leur combat en mars dernier !),Yoka inquiète. S’il va encore à la décision, preuve de sa solidité, il manque de punch et de spontanéité. Takam a affronté les plus grands (Joshua, Chisora, Povetkin…) mais avait tout d’une séance de rattrapage pour le Français. Séance ratée, et deux défaites d’affilée. En boxe, c’est difficile de s’en remettre. Surtout quand on s’appelle Tony Yoka, et que la France vous dresse sur un piédestal depuis vos débuts professionnels. Contre Ryad Merhy, c’est simple : c’est vaincre ou mourir pour le champion olympique 2016.
Merhy vs Ryad : duel de faux poids-lourds ?
Malheur au vaincu donc. Car une défaite pour Ryad Merhy porterait déjà un coup à ses ambitions dans la division poids-lourds, qu’il veut intégrer en frappant un grand coup. Et Tony Yoka est peut-être l’adversaire idéal pour ça. Toujours porteur d’un nom et d’un statut, le Français est un vrai heavyweight de par sa stature (2m01). Ryad, à l’inverse, ne culmine qu’à 1m81, et a dû prendre du poids très vite pour devenir crédible dans la division. Le champion, Oleksandr Usyk, est déjà considéré comme petit par beaucoup avec son mètre 91 !
Le Belge peut-il prendre une telle masse et garder la boxe vive et spontanée qui fait sa force ? C’est tout le défi. Tony Yoka manque de la puissance des plus gros frappeurs de la division et n’a pu bouger ni Bakole, ni Takam, mais compte 9 K.O sur de “vrais” poids-lourds. Le Français est donc favori avec une cote de 1.44 sur Ladbrokes.be.
Ryad Merhy a perdu par TKO face à Goulamirian, excellent boxeur mais bien plus léger que Yoka. Il faudra être imprévisible, toucher sans être touché, et surpasser le Français aux points. Ryad Merhy par décision ? On ne peut que le souhaiter. Et la porte serait alors grande ouverte pour une belle carrière dans la reine des divisions… La cote pour une victoire du Belge s’élève à 2.55.
