UFC 297 cotes et paris sportifs : Sean Strickland, le trublion de l’UFC, défend son titre

Enfin, nous y sommes. L’UFC tient ce 20 janvier son premier événement numéroté de 2024, après sa traditionnelle trêve hivernale. Et bien malin qui aurait pu prédire, il y a un an de cela, que l’UFC 297 verrait Sean Strickland défendre le titre middleweight face à Dricus Du Plessis. Pour la première fois depuis 2019, Israel Adesanya n’est pas impliqué dans un combat pour le titre en middleweight. Une nouvelle ère commence donc officiellement à l’UFC 297. Une nouvelle ère, également, pour la catégorie bantamweight féminine : Mayra Bueno Silva et Raquel Pennington se disputeront la ceinture laissée vacante par la légendaire Amanda Nunes en juin dernier. À quelques mois de l’UFC 300, événement historique, l’UFC 297 va donc lancer 2024 au mieux ! 

Strickland vs Du Plessis, le title fight improbable 

Sean Strickland, champion middleweight. Au lendemain de l’UFC 293, en septembre dernier, il fallait se pincer pour le croire. Ce qui était censé être une promenade de santé pour Israel Adesanya, champion semblant de la tête et des épaules au-dessus de toute la division sauf sa « nemesis » Alex Pereira, avait tourné au cauchemar.  Redevenu champion en avril, Adesanya avait enfin battu Pereira, d’un superbe K.O, et le Néo-Zélandais combattait presque à domicile, à Sydney. Face à un Strickland n°5 de la division, il était grandissime favori. Et il se fera humilier. Pas question de K.O chanceux,  d’erreur d’inattention fatale, non : Strickland dominera le champion pendant 5 rounds. L’une des plus grosses surprises de l’histoire de l’UFC et l’heure de gloire pour l’un des champions les plus improbables du sport. 

Car Sean Strickland est un anti-héros absolu. Voire un antagoniste. Victime des abus d’un père violent dans son enfance, devenu néonazi convaincu à la fin de son adolescence, Strickland trouvera refuge dans le MMA. Là, il se défait de ses idées reçues… mais certainement pas de sa « grande gueule ». Chaque conférence de presse de Sean Strickland est un one-man show à part entière. Tout le monde en prend pour son grade, car l’homme ne manque pas de répartie. C’est bien ainsi qu’il finira par devenir un candidat crédible au titre, plutôt que par ses performances.

Dans l’octogone, le style de Strickland n’est pas spectaculaire. Il se caractérise par une excellente défense (la meilleure de la division), un jab inépuisable, et une pression constante. Sean Strickland ne met que rarement ses adversaires au tapis : il les épuise, sans jamais fatiguer lui-même. Rarement le genre de combattant auquel l’UFC donne la priorité dans l’accès au titre. Mais Strickland a pris son destin en main lors de l’UFC 276. Alors qu’il affronte Alex Pereira, auquel est promis un title shot en cas de victoire, Strickland s’en prend à Adesanya en conférence de presse et met les rieurs de son côté, faisant sortir l’éloquent champion de ses gonds comme rarement. Problème : Pereira va mettre Strickland K.O dès le premier round. Mais la graine est plantée : l’UFC a compris le potentiel commercial d’un Adesanya vs Strickland à l’avenir, si l’improbable challenger parvient à enchaîner quelques victoires. 

Il y parviendra, après une seconde défaite très serrée et polémique contre Jared Cannonier. Employé modèle, il « sauve » la première carte de 2023 en affrontant en dernière minute le Français Nassourdine Imavov. Là, en combat principal de la soirée, il évite une troisième défaite d’affilée et surclasse Imavov. Quelques mois plus tard, il enchaîne en balayant Abu Magomedov, très peu connu du grand public. Peu importe que ces deux victoires soient « mineures » : l’UFC a besoin d’un « main event » pour sa carte de septembre 2023, en Australie. Elle veut y voir Adesanya, l’une des stars océaniennes de l’organisation, et Strickland en profite. La suite rentre dans la légende. 

Habituellement, quand un champion de longue date comme Israel Adesanya est détrôné, il obtient un rematch immédiat. Mais « The Last Stylebender » a trop enchaîné, et a besoin de souffler. Sean Strickland va donc défendre son titre face à Dricus Du Plessis, un challenger presque aussi improbable. Sud-Africain, Du Plessis a également joué du micro pour se faire une place dans les débats. Son heure de gloire : avoir – lui aussi – fait sortir Adesanya de ses gonds en affirmant qu’il deviendrait le premier « vrai » champion africain de la division, en opposition à Israel Adesanya né à Lagos mais vivant en Nouvelle-Zélande depuis son enfance.

Les deux hommes en venaient presque aux mains. Mais Du Plessis se retrouvait face à une montagne avant de pouvoir défier le champion. Cette montagne, c’était Robert Whittaker, l’ancien champion détrôné en 2019. Whittaker n’avait jamais perdu en middleweight contre quelqu’un d’autre qu’Israel Adesanya, et paraissait plusieurs classes au-dessus de Dricus Du Plessis. Il sera mis K.O dès le second round par le surprenant sud-africain. 

« DDP » n’aura pas l’occasion d’affronter Adesanya, qui perdra son titre deux mois plus tard. Mais il reçoit bel et bien son dû en étant le premier à défier le nouveau champion lors de l’UFC 297. Sans surprise, le ton est déjà monté entre les deux hommes. Strickland va jusqu’à lancer des commentaires homophobes. Du Plessis lui répond en promettant qu’il va « le battre comme son père durant son enfance ». La grande classe. Le décor est planté : espérons que le spectacle soit également dans l’octogone samedi… 

Bueno Silva vs Pennington, une ceinture mal-aimée 

Le combat entre Mayra Bueno Silva et Raquel Pennington pour le titre des bantamweights féminines ne déchaîne pas les passions. La division des poids-coqs féminins est en effet l’une des moins en vue de l’UFC. Amanda Nunes, retraitée en juin dernier, martyrisait la catégorie depuis… 2016 et commençait à manquer de challengers sérieuses. La seule à contester sa domination a été Julianna Peña, qui créait la plus grande surprise de l’histoire du MMA féminin le 11 décembre 2021 en soumettant Nunes. Dans la foulée, Nunes avait reconquis le titre. Mais Peña reste n°1 de la catégorie suite à son départ… et elle ne combat pas pour le titre vacant, blessée. 

Autant dire que beaucoup voient ce combat entre Bueno Silva et Pennington comme un pis-aller. Julianna Peña affrontera la gagnante, et le titre paraîtra alors bien plus « crédible ». Mayra Bueno Silva elle-même, pour MMA Fighting, ne s’en cachait pas : « Je sais que ce n’est pas un combat qui intéresse les fans. Personne ne veut voir ce combat. Mais sur papier, Strickland et Du Plessis non plus, ce n’est pas un bon combat », lançait la Brésilienne. Bueno Silva est une spécialiste du sol, qui reste sur trois victoires impressionnantes par soumission. Mais pour ne rien arranger, sa dernière victoire, face à la vieillissante ex-championne Holly Holm, était finalement annulée suite à un test anti-dopage positif. Sa bonne foi prouvée, elle reçoit une opportunité inespérée. 

Raquel Pennington, elle, a déjà combattu pour la ceinture en 2018. Elle avait été écrasée par Nunes et sa carrière à l’UFC semblait sur de mauvais rails : en 2020, son bilan était de 10-8. Presque autant de victoires que de défaites : c’est généralement insuffisant pour rester au sein de la reine des organisations. Pennington va cependant trouver son second souffle, et remporter 5 victoires d’affilée au meilleur moment. Un peu par défaut, la revoilà proche du titre. Reste à voir si l’après-Nunes peut redonner un peu de dynamisme à une catégorie en perdition et en grand manque de jeunes talents. 

Nos pronostics ! 

Le combat entre Sean Strickland et Dricus Du Plessis est particulièrement imprévisible pour cette carte de l’UFC 297. Le champion peut-il réitérer son incroyable performance de septembre dernier ? Était-ce un « off day » d’Adesanya, une surperformance de Strickland, une question de styles ? Difficile à dire. Ce que l’on sait, c’est que le champion amènera la même chose face à « DDP » : une pression permanente et beaucoup de volume. Face à cette discipline, Israel Adesanya n’avait pas réussi à créer le chaos nécessaire, s’était figé sans rien oser. Le chaos, Du Plessis l’amène à chaque apparition dans l’octogone. 

Les bookmakers ne s’y trompent pas : c’est très serré sur Ladbrokes, avec un champion à 1,7 et un challenger à 1,95. C’est presque l’avantage psychologique inévitable du champion qui fait de Strickland le favori, plutôt que la logique sportive. Mais Dricus Du Plessis paraît n’avoir qu’une voie vers la victoire : le K.O. Car Strickland semble enclin à prendre le dessus au fil du combat face à un adversaire peu réputé pour son endurance. Sean Strickland a déjà été mis K.O, mais a aussi déjà tenu cinq rounds avec l’un des plus gros frappeurs de la division (Jared Cannonier). Peut-il le refaire ? 

Sans surprise, Mayra Bueno Silva, plus jeune et qui reste sur trois finish d’affilée, est quant à elle favorite contre Raquel Pennington. Cette dernière donne l’impression de manquer du facteur X qui lui permettrait d’inquiéter la Brésilienne. En cinq rounds, les opportunités seront là pour Bueno Silva : favorite à 1,6 contre 2,1 , elle est notre choix évident. Un combiné Bueno Silva – Du Plessis donne un peu plus de vigueur à ces cotes très serrées pour les deux combats principaux de l’UFC 297 !