MMA paris sportifs : Combien gagnent les champions de l’UFC ?

Le sujet des salaires à l’UFC a été remis sur le devant de la scène ces dernières années. En cause, notamment : le conflit entre Francis Ngannou et l’UFC, qui portait entre autres sur les émoluments du Camerounais. L’UFC est indéniablement l’organisation de MMA n°1 et en tant que telle, on en attend qu’elle paie ses combattants rubis sur ongle. Mais les critiques s’accumulent. L’une d’elles concerne le pourcentage des ventes de pay-per-view revenant aux combattants.

L’UFC distribue généralement 17 à 18% des revenus du pay-per-view aux combattants de la carte principale. Récemment, le PFL, qui se veut le grand concurrent de l’UFC, a affirmé que 50% des revenus des ventes de pay-per-view seraient distribués aux combattants. De manière générale, l’UFC est l’organisation sportive américaine dont les profits sont le moins redistribués aux athlètes. La NFL, la NHL, la NBA ou la MLB redistribuent environ 50% de leurs profits aux athlètes contre environ 20% pour l’UFC, selon Bloody Elbow.

Salaires à l’UFC : combien gagnent les stars et les champions ?

Mais combien gagnent les stars et les champions de l’UFC ? Tout d’abord, séparons ces deux termes. L’UFC, bien sûr, paie les champions plus que les autres combattants. Mais certains, même sans ceinture, font partie d’une catégorie à part. L’exemple parfait est Conor McGregor. Depuis son accession au statut de superstar, l’Irlandais gagne plusieurs millions par combat. En 2021, McGregor a, selon Sports Daily, touché 5 millions d’euros pour son combat perdu face à Dustin Poirier. Son adversaire touchait quant à lui 1 million. Des montants qui correspondent à ce que Conor McGregor avait touché en 2016, lors de sa revanche face à Nate Diaz (5 millions).

Ces montants ne sont que des estimations. Et pour cause : la Commission Athlétique du Nevada, qui sanctionne énormément de cartes majeures de l’UFC, ne réclame pas que les salaires soient rendus publics. Et surtout : ces estimations ne prennent en compte que les salaires, sans les bonus et sans les revenus de sponsoring. Selon Forbes, Conor McGregor avait touché 22 millions de dollars pour le second combat face à Poirier, et 33 millions pour le troisième. Personne n’a jamais ne serait-ce qu’approché ces montants.

Quelques chiffres

Nate Diaz, autre star absolue, avait touché environ 4 millions d’euros pour son second combat face à McGregor. Mais son dernier combat au sein de l’organisation, face à Tony Ferguson, ne lui a rapporté « que » 971.000$. Les combattants les mieux payés de l’UFC touchent typiquement plusieurs millions par combat. Israel Adesanya, multiple champion middleweight, en fait partie. Pour ses deux combats face à Alex Pereira, en novembre 2022 et avril 2023, la star néo-zélandaise avait touché 2 millions de dollars de salaire de base.

À cette somme, s’ajoutait un pourcentage de pay-per-view de 725.000 et 600.000$. Pereira, son adversaire, ne touchait que 300.000$ de salaire de base les deux fois, preuve de leur différence de statut. Mais le Brésilien a depuis changé de dimension : pour son dernier combat, en novembre 2023, Pereira a touché 1 million d’euros de salaire de base. C’est plus que son adversaire d’alors, Jiri Prochazka (750.000$). Un Prochazka dont les deux derniers chèques (bonus non-compris) étaient de 200.000$ et 90.000$ !

Les salaires des champions de l’UFC sont généralement situés entre 300.000$ par combat pour les noms les moins médiatisés, et 1,5 million pour les plus grands noms. Valentina Shevchenko, championne flyweight de 2018 à 2023, touchait habituellement entre 300.000$ et 500.000$ de salaire fixe par combat. Alexandre Pantoja, champion flyweight masculin, n’a touché que 300.000$ de fixe pour sa première défense de ceinture en décembre 2023. C’est bien moins que Leon Edwards, champion welterweight, qui combattait le même soir pour 1 million d’euros. Ou que Alexander Volkanovski et Islam Makhachev, champions featherweight et lightweight bien plus médiatisés, qui touchent entre 1 et 1,5 million par combat !

Certains désaccords

Jon Jones est un cas épineux. Considéré comme le plus grand de tous les temps, Jones avait abandonné sa ceinture en 2020 suite à des désaccords salariaux. Son plus gros chèque jusque là, selon MMA Salaries : 1,8 millions de dollars (tout compris) pour son combat face à Daniel Cormier. Dana White déclarera, suite au départ de Jones : « Il exigeait un salaire à la Deontay Wilder ». Wilder, boxeur poids-lourds, avait touché environ 25 millions de dollars lors d’un combat face à Tyson Fury. Hors de proportions, donc. Jon Jones finira par se mettre à table avec l’UFC et reviendra une catégorie au-dessus, en poids-lourds. Pour sa victoire face au Français Ciryl Gane en 2023, il a touché 2 millions hors-bonus, 3,5 millions bonus compris. Un salaire plus en adéquation avec son statut.

Salaires à l’UFC : combien gagnent les combattants « normaux » ?

Une fois que l’on exclut les cas « à part » comme ceux cités plus haut, les salaires de l’UFC peuvent être séparés en plusieurs catégories. La première comporte les nouveaux venus. Signés depuis les circuits régionaux ou via Dana White Contenders Series (une émission via laquelle le président de l’UFC « recrute » des talents), ils touchent entre 10.000$ et 20.000$ par combat, parfois 50.000$ s’ils arrivent avec un certain statut.

En cas de victoire, cette somme est souvent doublée. Leur premier contrat court sur plusieurs combats à ce tarif assez bas. En effet, chaque combattant UFC doit payer lui-même un nombre de frais assez élevés. Frais de déplacement, salaires de ses coachs et de son staff, management, frais divers… La liste peut être longue. Myles Jury, ancien combattant UFC, révélait à Sportsjoe que sur 20.000$ de salaire total, il touchait environ 5.500$ nets après paiement de ces frais. Pas étonnant, donc, que les combattants fraîchement arrivés dans l’organisation combattent trois, quatre voire cinq fois par an.

Le salaire « médian »

Après quelques victoires et une fois acquis un certain statut, les combattants touchent un salaire « médian ». Il s’agit d’un salaire fixe plus élevé par combat, entre 50.000$ et plusieurs centaines de milliers par combat. C’est dans cette fourchette que se situe la majorité du « roster » de l’UFC. Même Paddy Pimblett, vraie star en Angleterre, n’a touché « que » 150.000$ de salaire de base pour son dernier combat, face à Tony Ferguson. Sur la même carte, en décembre, Shavkat Rakhmonov a touché 100.000$ de fixe, lui qui fait partie du top 10 de sa catégorie. À l’entrée de cette catégorie, citons Benoît Saint-Denis, star montante du MMA français, payé 60.000$ de fixe pour son combat en novembre dernier.

Les meilleurs salaires sont touchés par différents types de combattants. La première catégorie, ce sont des noms établis et ayant acquis un statut à part à l’UFC. Justin Gaethje, candidat à la ceinture lightweight en 2020, est rentré dans cette dimension. Ses quatre derniers salaires fixes se situaient entre 350.000$ et 500.000$, le plafond habituel pour cette catégorie. Colby Covington, très apprécié de l’UFC et du public, a touché jusqu’à 750.000$ pour son combat contre Leon Edwards récemment. Jorge Masvidal touchait entre 400.000$ et 600.000$ dollars par combat. Ces stars se situent au-dessus des plus hauts salaires médians, mais en-dessous de ce que touchent les champions… sauf certains. On retrouve en effet certains champions dans la fourchette haute. Weili Zhang (520.000$), Valentina Shevchenko (500.000$) ou encore Alexandre Pantoja (300.000$) sont (ex) champions mais moins payés que certains grands noms du sport.

Que paient les concurrents de l’UFC ?

Le PFL se targue d’offrir un salaire bien plus élevé que l’UFC à ses stars. Francis Ngannou, qui a signé un contrat particulier au PFL, devrait ainsi toucher une somme fixe assurée de 5 millions de dollars par combat. L’ancien champion UFC n’a cependant pas encore combattu au PFL, et ces chiffres ne peuvent donc pas être vérifiés.

Mais ce qui distingue le PFL de l’UFC est son système de prize-money. Chaque année, le PFL lance des tournois dans chaque catégorie de poids. Le vainqueur remporte le grand prix : 1 million d’euros. Une somme à laquelle s’ajoutent les primes gagnées en cours de tournoi. Les champions du PFL gagnent donc des montants comparables aux combattants UFC les mieux payés.

Boxe anglaise

La boxe, ces dernières années, a attiré de nombreux anciens de l’UFC. La fracture entre Francis Ngannou et l’UFC portait également sur ce point : Dana White refusait catégoriquement de laisser son champion poids-lourds monter sur le ring. Une injustice, aux yeux de Ngannou. Conor McGregor, en 2017, avait eu l’autorisation d’affronter Floyd Mayweather, lors d’un événement il est vrai coorganisé par l’UFC. Et McGregor avait touché 30 millions de dollars de salaire fixe pour ce seul combat – 100 millions avec les retombées des pay-per-view.

Pour son combat de boxe face à Tyson Fury, Francis Ngannou révélait à Ariel Helwani qu’il avait touché plus que pour tous ses combats à l’UFC… réunis. Soit un total de 10 millions de dollars, affirme-t-il. Son prochain combat contre Anthony Joshua devrait encore dépasser cette somme. Reste une réalité : qu’il s’agisse de Ngannou, de McGregor ou des adversaires du boxeur-Youtubeur Jake Paul (Tyron Woodley, Ben Askren et Nate Diaz), s’ils ont pu devenir des boxeurs « bankable », c’est grâce à leur image… qui s’est construite à l’UFC. La reine des organisations de MMA garde donc un sacré avantage dans les négociations…