Qui est « Baki », l’adversaire de Cédric Doumbé et nouvelle star du MMA français ?
C’est le combat dont absolument tout le monde parle en France… et ce n’est pas un combat qui aura lieu à l’UFC. Le combat de MMA le plus attendu de l’année aura lieu ce 7 mars 2024 au PFL Paris, dans une Accor Arena chauffée à blanc. Il opposera Cédric Doumbé, multiple champion du Glory, à un certain Baysangour Chamsoudinov, dit « Baki ». Mais alors que Doumbé est déjà connu à l’international, c’est peut-être son adversaire qui rend ce combat si alléchant. Car « Baki » est l’étoile montante du MMA français. Plus que Cyril Gane, plus que Benoît Saint-Denis ? Peut-être bien.
Mais qui est Baki ?
« Baki » : un surnom qui est devenu bien plus usité que son nom complet. Question de facilité, d’abord. Mais aussi parce que ce surnom parle à la jeunesse qui se passionne pour le MMA. Baki, c’est un manga ultra-violent, dont l’intrigue suit un jeune combattant (Baki Hanma) réputé imbattable. Au fil des tomes, Baki écrase des adversaires plus dangereux les uns que les autres, issus du monde entier et qui souhaitent se mesurer au meilleur du monde.
Ce personnage, Baysangour Chamsoudinov se l’est approprié. Né en Tchétchénie en 2001, il ne connaît presque pas son pays natal, ses parents déménageant quand il n’a que 7 mois. Son parcours sera ensuite digne d’un manga. Installé en France dès ses 5 ans après un passage par l’Allemagne, Baki apprend à se canaliser via le judo, dont il devient un champion national chez les jeunes. Mais c’est bien le MMA qui va changer sa vie. Surdoué, monstre physique, Chamsoudinov va développer une ressemblance physique étonnante avec le Baki du manga, notamment ces fameux muscles dorsaux.
La montée en puissance à ARES
Débuts professionnels à 18 ans, 2 victoires par T.K.O, une victoire à la décision : à 3-0, Baki intègre l’organisation française ARES en 2022. Il est déjà un vrai phénomène des réseaux sociaux, et pour son premier combat à ARES, toute la salle scande son nom. Le Franco-Tchétchène prouve qu’il n’est pas qu’un judoka, fait étalage de sa vitesse, de sa puissance. S’il gagne souvent à la décision, Baysangour Chamsoudinov présente une statistique impressionnante pour son âge. Aucun adversaire, en 7 combats professionnels, ne lui a pris le moindre round sur les cartes des juges !
Si ARES n’est pas une organisation majeure comme le PFL ou le Bellator, elle profite des relations d’un homme : Fernand Lopez. Coach de Cyril Gane et de Baki, le patron d’ARES a des contacts à l’UFC, et beaucoup voient Baki y signer à moyen, voire court terme. Ne lui restait qu’une chose à faire : devenir champion de l’ARES, et ce fut chose faite le 23 juin dernier, battant Efrain Escudero – cette fois par K.O – pour le titre welterweight. Mais c’est finalement au PFL, contre Cédric Doumbé, qu’aura lieu son prochain combat. Et aucun combat à l’UFC n’aurait pu générer une telle hype.
Baki vs Doumbè : le combat de l’année ?
D’où sort la rivalité entre Baki et Doumbé ? En réalité, un peu de nulle part. Cédric Doumbé était une star mondiale au Glory, la plus grande organisation de kickboxing mondiale, bien avant de devenir un combattant de MMA. En MMA, « DoumCed » enchaîne les K.O et les provocations au micro, s’en prenant notamment à Fernand Lopez, patron d’ARES et du MMA Factory. Au terme d’un interminable suspens qu’il entretient savamment pour faire monter la sauce sur les réseaux, Doumbé signe au PFL.
Et alors que tous espèrent qu’il y fera ses débuts face à une star américaine comme Anthony Pettis, la rivalité entre Doumbé et le MMA Factory (où s’entraîne Baki), pousse le PFL à le programmer face à Jordan Zebo. Grand espoir du MMA français lui aussi, Zebo prend de plein fouet le « trash talk » de son adversaire. Il sera humilié, mis K.O en dix secondes en présence de stars comme Kylian Mbappé. Mais l’événement fait un buzz monumental, et le PFL voit bien le potentiel d’un combat entre Baki, superstar française, et Doumbè.
Baki rêve de mettre Doumbé K.O
Avaient-ils prévu un tel engouement ? Une fois l’événement annoncé, l’Accor Arena va se remplir… en 20 minutes. On a vu des concerts de pop stars absolues être soldout moins vite. Les chiffres de la campagne médiatique qui accompagne ce choc sont dignes des plus grands noms du MMA. Clique, la célèbre émission de Mouloud Achour sur Canal +, a accueilli les deux hommes. L’interview de Cédric Doumbé approche du million de vues en quelques mois ; celle de Baki atteignait les 500.000 vues en deux jours.
Au-delà de l’aura de Baki, ce qui fascine, c’est cette opposition de style assez classique. Le « grappler », spécialisé dans la lutte et le sol, face au « striker », spécialisé dans le pieds-poings et le combat debout. Une simplification qui ne rend pas hommage aux qualités de Baysangour Chamsoudinov, plus versatile qu’il en a l’air. Dans la cage comme en-dehors, quand le gamin de 22 ans à peine a le regard qui s’illumine au moment de parler… astrophysique.
Le « trashtalk » de Cédric Doumbé ne prendra pas avec Baki, c’est déjà presque une certitude. Cette fois, tout se passera dans la cage. « Je crois que j’ai beaucoup plus de voies vers une victoire que lui. Il ne peut « que » me mettre K.O ; moi, je peux le soumettre, gagner chaque round… voire même le mettre K.O. », prévient Chamsoudinov interviewé par La Sueur. Ce serait d’ores et déjà la plus grosse surprise de ce début d’année en MMA. Car Baki sera outsider face à un adversaire bien plus expérimenté que lui. Le 7 mars prochain, c’est son adversaire qui aura la pression : lui n’a rien à perdre, et tout le temps qu’il faut pour atteindre les sommets.