L’histoire du cyclisme belge est auréolée d’un palmarès des plus élogieux. Les générations s’y succèdent et marquent leur temps à l’image de leurs ainés. Pleine de promesses et d’avenir, la génération Z montre de plus en plus sa précocité au plus haut niveau du cyclisme mondial. Dignes héritiers des légendes qui les ont précédés, ces étoiles montantes commencent déjà à briller dans le paysage cycliste moderne. Qui sont ces stars de demain, peu ou pas connus du grand public ? Quels sont leur profil, leur parcours et les attentes autour de leurs performances futures ?
Cian Uijtdebroeks (21 ans, Visma-Lease a Bike) : l’avenir des courses par étapes
Remco Evenepoel occupe une place de choix au sein du cyclisme Belge. Malgré son jeune âge (23 ans), l’« Aero Bullet » est un coureur plus que confirmé. À seulement 21 ans, Cian Uijtdebroeks a encore tout à prouver. Elogieusement comparé à son aîné, il fait partie des rares coureurs belges, de nos jours, capables de briguer la victoire au classement général d’un Grand Tour.
Son transfert retentissant, cet hiver, au sein de l’équipe néerlandaise Visma-Lease a Bike lui ouvre la porte à un avenir des plus radieux. Auteur d’un triplé historique sur les trois Grands Tours de la saison (Giro d’Italia, Tour de France, Vuelta a Espana), l’équipe entend faire du Belge sa future tête d’affiche. Uijtdebroeks sera aligné sur le Giro d’Italia en compagnie de Wout van Aert pour se forger un peu plus au métier de leader. Avant d’être aligné sur les routes de la Grande Boucle, sans doute à partir de 2025, pour épauler et pourquoi pas succéder à Jonas Vingegaard.
Lennert van Eetvelt (23 ans, Lotto-Dstny) : un champion en devenir
Moins glorifié, Lennert van Eetvelt est un autre coureur belge qui brigue le classement général du Tour de France, dans les années à venir. Le pensionnaire de la Lotto-Dstny, vainqueur de la Serra Tramuntana en début de saison, ne cesse de grimper les échelons. Vainqueur de la Course de la Paix chez les espoirs, deuxième du Baby Giro 2022 ou même vainqueur de l’Alpes Isère Tour 2023. Toutes ces courses sont autant de trophées à son tableau de chasse. Figure de proue pour les classements généraux de l’équipe belge, managé par Stéphane Heulot, Van Eetvelt tentera de briller sur les Ardennaises. Puis de faire mieux que son premier essai sur le Tour d’Espagne à la fin d’année. Un premier saut dans le grand bain, en 2023, prometteur, après une troisième semaine passée aux avant-postes.
Arnaud de Lie (21 ans, Lotto-Dstny) : le taureau de Lescheret
Autre pensionnaire de la Lotto-Dstny, Arnaud de Lie est l’un des grands espoirs pour les classiques pavées. Des courses où les Belges ont un rang à tenir. Catégorisé parmi les sprinteurs, ce fils d’agriculteur est bien plus que cela. Capable de passer les difficultés, De Lie s’est illustré à plusieurs occasions sur des sprints ascendants. Désormais scoreur sur les épreuves World Tour après son succès au GP de Québec, toute la Belgique l’attendra au tournant dès l’ouverture des classiques. L’Omloop Nieuwsblad lui a résisté l’an dernier, à charge de revanche pour le talentueux ardennais. Les objectifs 2024 sont élevés : remporter une flandrienne et s’imposer sur les routes du Tour de France.
Thibau Nys (22 ans, Lidl-Trek) : sur les traces du paternel
Si son père, Sven Nys, s’est peu montré sur la route, contrairement aux sous-bois. Son fils, Thibau, est d’or et déjà un véritable phénomène. Attendu dans les labourés pour succéder aux deux monstres de la discipline que sont van der Poel et van Aert. La route lui a permis de démontrer toute la classe qu’on a présumé du fait de ses gênes. Comme la plupart des crossmen, le pensionnaire de la Lidl-Trek possède un sacré coup de poing au sprint. Ce qui lui a permis d’aller chercher ses premiers succès face aux grands. De quoi nourrir de grandes ambitions pour le niveau World Tour, cette saison.
Alec Segaert (21 ans, Lotto-Dstny) : un rouleau compresseur en devenir
S’il est une chose qu’on ne peut reprocher à la Lotto-Dstny, c’est d’être le terreau belge avec sa structure de formation. Issu comme une partie de ses coéquipiers du centre de développement de l’équipe Pro Team, Segaert a fait le pas chez les professionnels en 2023. Ce formidable rouleur a montré toutes ses capacités chez les amateurs dans l’effort individuel. Un tir qu’il n’a pas tardé à confirmer en prenant la deuxième place du championnat national élites. En 2024, il sera attendu une nouvelle fois dans les contre-la-montre. Et pourquoi pas profiter de ses qualités pour briller dans les échappées, comme Victor Campenaerts a pu le faire avant lui.
Gil Gelders (21 ans, Soudal – Quick-Step) : renouer avec l’héritage du « Wolfpack »
Issu de l’équipe de développement du « Wolfpack », Gil Gelders fait partie des coureurs qui se sont illustrés l’année dernière chez les amateurs. Des résultats qui lui ont permis de passer à l’échelon supérieur. Vainqueur de la Kattekoers (version U23 de Gand-Wevelgem), vainqueur d’étape sur le Baby Giro. Deuxième de Paris-Roubaix espoirs, ce puncheur a déclaré son affection pour les pavés. Une fibre pour les efforts courts et intenses qui s’est confirmée après une place d’honneur sur Liège-Bastogne-Liège.
William Junior Lecerf (21 ans, Soudal – Quick-Step) : renforcer l’avant-garde de Remco Evenepoel
Malmené pendant l’hiver par les rumeurs de fusion, la Soudal – Quick-Step a longtemps été dans le flou quant à son avenir. Difficile dans ces conditions d’apporter de grosses signatures pour épauler Remco Evenepoel dans ses hautes aspirations. Pourtant si la signature de William Junior Lecerf n’est pas aussi ronflante que celle de Mikel Landa. Le jeune belge issu de l’équipe de développement a toutes les qualités requises pour aider le leader du Wolfpack dans les années à venir. Sans tabou, il se sera montré face aux plus grands lors de l’étape reine de l’AlUla Tour.
Gerben Kuypers (24 ans, Wanty – ReUz – Technord) : en World Tour d’ici deux ans ?
Connu dans les sous-bois, le pensionnaire de l’antichambre des Intermarché – Wanty-Gobert attend son heure pour passer à l’échelon supérieur. Comme tous les crossmen, Gerben Kuypers possède un certain punch. Ce qui lui a permis d’aller chercher un succès à la citadelle de Namur lors du Tour éponyme. Avec des invitations sur la Flèche Brabançonne et sur le Tro Bro Léon, il faudra s’attendre à le voir monter les échelons dans un avenir très proche. Aussi une future perle du cyclisme belge.
Jarno Widar (18 ans, Lotto Dstny Development) : dans les pas des plus grands
Aux prises avec Jorgen Nordhagen (la pépite nordique des Visma-Lease a Bike), Jarno Widar lui aura mener la vie dure sur le Giro della Lunigiana. Ce petit gabarit du haut de ses 1m66 a un profil des plus polyvalents chez les juniors. Lui permettant de triompher de la Classique des Alpes juniors jusqu’au Tour des Flandres. Néanmoins, avec un gabarit de poche comme le sien, il est attendu au tournant lorsque la route s’élève. Une régularité chez les jeunes déjà remarquée pour ce jeune coureur très ambitieux. Il faut dire que ses résultats lui ont permis de figurer sur les premières places du Challenge Van Rysel – DirectVelo Belgique. Et surtout de solliciter d’énormes attentes chez les suiveurs belges.
Jenno Berckmoes (23 ans, Lotto Dstny) : le profil type pour la Lotto-Dstny
La Lotto Dstny a toujours l’occasion de mettre en avant des jeunes talents, notamment sur les Grands Tours. Jenno Berckmoes fait partie des renforts signés au cours de l’hiver. Le transfuge de la Flanders-Baloise s’inscrit dans le profil type pour les classiques ardennaises à venir. Ses récents résultats attestent d’une excellente préparation hivernale en vue de la fin de printemps. Une excellente aide pour Andreas Kron et Maxim van Gils, et pourquoi pas, jouer sa propre carte. Encore un qui devrait rendre fier le cyclisme belge.
