Qui est Lennert Van Eetvelt ?

Lennert Van Eetvelt a provoqué un sérieux renversement de situation à l’UAE Tour. En s’imposant au sommet de Jebel Hafeet, le Belge de Lotto-Dstny a fait coup double. La confirmation de son incroyable talent.

Déjà brillant chez les jeunes

Dès les premiers échos de son génie parvenus des arènes juniors, il était évident qu’un prodige se dessinait. Ses exploits, tels la troisième place éclatante à Aubel-Thimister-Stavelot et la cinquième au Tour du Pays de Vaud en 2019, l’ont hissé au firmament, conduisant son ascension vers les cieux de la réserve de Lotto-Soudal.

Bien que l’année 2020 ait été ternie par l’ombre du coronavirus, il émerge triomphant en tant que Champion de Belgique Espoirs du contre-la-montre l’année suivante. Puis, en 2022, il embrase les cimes du cyclisme à la manière d’une étoile filante. De Liège U23 à la Flèche Ardennaise, ses exploits l’ont porté vers les sommets, illuminant le chemin de sa victoire à la prestigieuse Course de la Paix, avant de s’élever jusqu’à la deuxième marche du podium au Tour d’Italie Espoirs, triomphant magistralement au sommet de la Colle Fauniera. Hélas, aux prises avec la maladie, il dut abandonner lors de l’ultime étape du Tour de l’Avenir. 

L’histoire du spray nasal

C’est avec l’étiquette de (grand) talent que Lennert Van Eetvelt débarque chez les pros. Dès ses premiers pas, il éblouit les foules en grimpant deux fois sur le podium lors du Challenge de Majorque. Sa 15e place au Tour de Catalogne au niveau WorldTour était également très prometteuse. Malheureusement, l’équipe Lotto recevait la mauvaise nouvelle d’une « violation présumée des règles antidopage de son coureur. Le contrôle positif de Van Eetvelt concernait un spray nasal, qui n’est pas interdit en compétition s’il est déclaré et que l’utilisation qui en est faite est conforme à la notice. L’usage de ce spray nasal a été fait en accord avec le staff médical de l’équipe. Le dossier a été classé sans suite par l’UCI. 

Un côté fantasque pour Van Eetvelt

Cet épisode mis de côté, le natif de Tirlemont a vite retrouvé ses sensations. Il gagne directement l’Alpes Isère Tour, termine 3e de la Mercan’Tour Classic et 2e du Sibiu Tour. En fin de saison, il arrive à suivre les meilleurs lors de la dernière semaine du Tour d’Espagne. De quoi lui donner des ambitions pour 2024. L’objectif de base était de décrocher un Top 5 sur une course du WorldTour 

Dès les premiers tours de roue de la saison, Lennert Van Eetvelt (22 ans) a débloqué son compteur au Trofeo Serra Tramuntana (1.1). Sur cet UAE Tour, le Belge débarquait avec des ambitions de Top 10, mais l’abandon rapide d’Adam Yates a redistribué les cartes. Jugeant le parcours pas assez dur, il a décidé de prendre l’échappée sur une étape plate pour empocher des secondes de bonification. Un choix discuté, mais au final payant, car elles lui permettent de gagner le classement général. 

Un talent qui s’accompagne d’une personnalité à part. Manique dans son approche de son métier, il pose beaucoup de questions. « Il sait parfaitement ce qu’il fait, mais c’est parfois dans un style confus, propre à lui. Il est un peu dans son monde. Il ose également faire des choses qui sortent de l’ordinaire. », souligne son ancien directeur sportif Carl Roes. Lennert van Eetvelt se consacre avec fanatisme à ses entraînements, à l’alimentation, à tous les aspects de son travail. Il a passé une grande partie de l’hiver à Tenerife. « C’est simple : pour devenir un pro du jeu vidéo, il faut jouer énormément. Pour devenir un grimpeur professionnel, il faut grimper énormément », déclarait-il avant le début de saison. « J’ai passé tout l’hiver à m’entraîner avec William Junior Lecerf (néo-pro chez Soudal – Quick-Step). Je voulais progresser en tant que grimpeur et confirmer cela en course. » 

En tout cas, ce succès laisse présager le meilleur pour Lennert Van Eetvelt qui vise les classiques ardennaises et une victoire d’étape au Tour d’Espagne. Après Remco Evenepoel, la Belgique tient donc en ses rangs un nouveau coureur capable de s’adjuger une course par étapes, et peut-être (l’avenir le dira) pour les Grands Tours. Et dire qu’on n’a même pas évoqué les noms de Cian Uijtdebroeks et d’Ilan Van Wilder.