Quelle est la meilleure préparation pour le Giro/Tour de France : Paris-Nice ou Tirreno Adriatico ?

Les courses par étapes sont un lieu de rencontre privilégié dans une préparation pour les Grands Tours. Au cours du mois de mars, deux courses World Tour d’une semaine se chevauchent : Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Comme le choix entre le Critérium du Dauphiné et le Tour de Suisse, courir ces courses s’avère être un choix raisonné sur la longue durée. Quelles sont les raisons qui poussent les coureurs qui ont choisi de courir le Giro de choisir l’une des deux courses, plutôt que l’autre ?

Quels sont les choix faits par les leaders prévus sur le Giro 2024 ?

Si on élude le cas de Tadej Pogacar, grand favori de cette 107e édition, la plupart des favoris semble avoir choisi côté transalpin. Pour cause, le slovène a pris le choix, comme Geraint Thomas de ne courir aucune des deux courses. Ce qui n’est pas les cas des autres concurrents. Il n’y a qu’à ouvrir la liste des favoris sur notre bookmaker pour constater la tendance des principaux adversaires du leader des UAE émirates. Cian Uitjdebroeks, Daniel Felipe Martinez, Ben O’Connor, Thymen Arensman, Romain Bardet, Lennard Kamna ont pris le parti pris de la « Course des deux mers ». A l’opposé des sprinteurs comme Olav Kooij, Laurence Pithie ou Gerben Thijssen qui eux se sont penchés du côté de la « Course au Soleil » (Paris-Nice).

« Paris-Nice », le choix en faveur du Tour de France

La Course au Soleil a une tendance prononcée sur les dernières années a attiré une très large majorité de leaders juillettistes désignés. Quels sont les raisons d’un tel choix ? Probablement, la prise de repères. Qui sera d’autant plus primordiale avec l’arrivée finale sur la Côte d’Azur. Il est vrai que les Jeux Olympiques de Paris ont rebattu les cartes de l’arrivée habituelle chez les Champs-Elysées. Tant et si bien, que Nice sera pour la première fois de l’histoire, ville d’arrivée finale du Tour de France. Certains cols seront parcourus à l’occasion du Tour de France, comme le Col de la Colmiane (samedi) ou le col d’Eze (dimanche). Une occasion parfaite de reconnaitre ces difficultés en condition de course. Mais surtout de se mesurer aux conditions au podium final à Nice.

« Tirreno-Adriatico », le choix en faveur du Giro d’Italia

Même si on a coutume de dire que le Tour des Alpes est le dernier grand test avant le Tour d’Italie. La Course des deux mers est le premier grand rendez-vous des prétendants au Grand Tour du printemps. Pour montrer son importance, il faut remonter à Ryder Hesjedal, en 2012, pour retrouver un coureur qui ne s’y est pas aligné. Mieux encore, depuis lors, seul Christopher Froome (34e en 2018), Richard Carapaz (20e en 2019), Tao Geoghegan Hart (30e en 2020) ont fini en dehors du Top 10. Comme si le Tirreno-Adriatico marqué par ses pluies diluviennes de mars était un passage obligatoire. Il est d’autant plus vrai que les courses italiennes ont tendance à être dans la surenchère des cols à gros pourcentages.

Un schéma qui pourrait être rompu ?

Sans surprise, Tadej Pogacar s’aligne comme le grand favori de l’épreuve. Pourtant dans son choix de préparation, ni Paris-Nice, et encore moins le Tirreno-Adriatico ne font partie de son programme. Le slovène mise uniquement sur la Volta Ciclista a Catalunya en guise de course par étape préparatoire. Tout indique que le leader émirati n’aura que dix jours de course au départ de La Venarìa. Un cumul bien faible, mais en accord avec sa stratégie de doubler Giro-Tour. Pour l’heure, rien ne dira si cette dernière sera payante. Néanmoins, rien ne permet non plus de douter de ses capacités à surmonter ce défi. D’autant plus lorsque l’on observe sa rentrée sur les Strade Bianche. Auteur d’un raid solitaire de 81 kilomètres, Pogi a donné rendez-vous à ses concurrents. Non pas tant pour mai que pour juillet.

La prépondérance nouvelle des stages en altitude

Pour se forger, Tadej Pogacar va enchainer principalement des stages en altitude. Qui sont devenus monnaie courante chez les tops teams du World Tour, notamment chez la Visma-Lease a Bike. Wout van Aert étant le parfait exemple. Le belge observant actuellement 22 jours à Teide pour parfaire sa condition en vue des Monuments flandriens. Des traditions qui se font et se défont, quand on sait que le Tirreno-Adriatico n’était pas le lieu de rencontre privilégié des prétendants au Giro d’Italia, une décennie auparavant.

Ne pas choisir le Tirreno-Adriatico, est-ce handicapant ?

Évidemment, que ne pas choisir le Tirreno-Adriatico ne condamne pas toutes les chances des prétendants à la victoire finale. Ne pas y briller non plus. Le choix de la Course aux deux mers est d’avantage lié à une proximité géographique et un dénivelé positif total légèrement supérieur. Chaque leader garde un cap dans sa préparation. Ne pas savoir quelle course choisir entre Paris-Nice et Tirreno-Adriatico est bien moins handicapant, que de choisir le Romandie au détriment du Tour des Alpes. Situé à seulement une semaine du grand départ du Giro, la course helvétique implique un temps de récupération bien trop court. C’est pourquoi le Tour des Alpes reste le dernier des rendez-vous pour les grimpeurs patentés.

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