A l’occasion de l’avant-dernière journée de la phase classique, Glasgow Rangers-Celtic vaudra le détour dimanche. Un seul point sépare les deux grands rivaux avant le Old Firm. Ce derby, c’est bien plus que du football en Ecosse.
A côté de l’affiche programmée dimanche à 13 heures à Glasgow, Bruges-Anderlecht, quelques heures plus tard, fera presque figure de match amical. Glasgow Rangers-Celtic, ce week-end, ce sera LE rendez-vous à ne pas manquer. Personne, en Ecosse, ne loupera ce choc de la 32e journée – sur 33- de la phase classique de la Scottish Premiership.
Avec 74 points, mais un match de plus, le Celtic devance les Rangers d’à peine une unité. Des Rangers qui disputeront leur match d’alignement le 10 avril sur le terrain de Dundee.
Bref, le suspense est à son comble. La 33e et dernière journée de la première phase du championnat écossais, les 13 et 14 avril, ne devrait quant à elle pas provoquer de surprise. Celtic-St Mirren et Ross County-Glasgow Rangers devraient être des formalités pour les deux candidats au titre. C’est donc bel et bien ce dimanche que l’enjeu sera énorme entre les deux rivaux historiques.
Plus qu’un derby
Le fameux derby de Glasgow dépasse largement le cadre du football. Il est question de ballon rond mais surtout de rivalité, d’histoire, de passion et de haine voire d’intégrisme. Cela fait plus d’un siècle que les deux meilleurs ennemis d’Ecosse se disputent la première place. Sportivement, la tension est grande mais elle est profondément liée à des appartenances culturelles, religieuses et politiques. Pour résumer, on dira que les Rangers sont protestants et que le Celtic est catholique.
Certains parlent également d’un combat opposant le nationalisme au respect de la Couronne. Le pays est divisé, mais aussi et surtout Glasgow, la ville comprenant des quartiers pro Celtic et d’autres entièrement voués à la cause des Rangers. Le parlement anglais a beau avoir augmenté l’ampleur des sanctions liées à l’incitation à la haine religieuse et raciale, le « Old Firm » déchaine plus que jamais les passions. Et entraine, inévitablement, dérapages et violences.
Relayée par le Nouvel Obs, la blague racontée dans un pub au début du documentaire de Vice consacré au derby, en dit long. Il s’agit de l’histoire d’un supporter du club catholique des Celtic qui, sur son lit de mort, demande à sa femme de faire venir un pasteur et de le convertir en protestant et donc en fan des Rangers. Surprise par cette dernière volonté, elle lui demande pourquoi. Réponse du malade : parce que si je meurs, ça fera un enfoiré de protestant en moins.
La touche belge
Le derby de la « Dear Green Place » fait partie de la tradition en Ecosse mais cela dépasse les frontières écossaises. Il s’agit d’un événement scruté par le monde entier. Nicolas Raskin, l’ancien Standardman, y prendra-t-il part ? Rien n’est moins sûr. Blessé de début novembre à fin décembre, le milieu de terrain belge n’a disputé que 183 minutes des dix matchs de 2024. Lors de la dernière sortie des Rangers, le week-end dernier, il est resté toute la rencontre sur le banc. Le Liégeois n’est forcément pas en position de force à quelques heures du « Clasico » écossais.
Philippe Clement, par contre, sera à fond dedans. L’entraineur belge vise un quatrième titre de champion après ceux remportés à la tête de Genk et Bruges (2). Il rêve d’offrir aux Rangers un 56e titre en Scottish Premiership. Le Celtic compte deux sacres de moins que son grand rival mais il a été champion onze fois sur les douze dernières saisons. L’exploit serait d’autant plus grand pour Clement, que son équipe a un moment été larguée à près de dix points du Celtic.
L’Ecosse connaissant également un système de play-offs à six équipes (mais sans division des points par deux), rien ne sera définitif dimanche au terme du derby. Il n’empêche que chaque point vaut son pesant d’or à ce stade de la compétition. L’entraineur belge le sait mieux que quiconque. Dimanche dans un Ibrox Stadium en folie (50 000 spectateurs), il comptera encore une fois sur l’autre Belge, Cyriel Dessers. L’ancien attaquant de Genk, a déjà signé 13 buts et 3 passes décisives cette saison. Sera-t-il à nouveau inspiré face aux Bhoys du Celtic ?
