Quel bilan tirer des premiers mois d’Ivan Leko au Standard ?

Intronisé coach du Standard de Liège début janvier, Ivan Leko semble à la peine pour redresser l’équipe. Fautif, le coach des Liégeois ? Pas spécialement.

3 victoires, 3 partages et 6 défaites. Voilà le bilan comptable d’Ivan Leko pour ses 12 premiers matchs à la tête du Standard. Un bilan plutôt faible puisque le Croate n’a pris qu’un tiers des points possibles en jeu. Suffisant toutefois pour atteindre son objectif principal : le maintien. Ces deux données montrent à quel point le passage de Leko sur le banc liégeois est, pour le moment, une expérience plutôt contrastée. Difficile d’affirmer qu’il est positif tout comme il est impossible de dire qu’il est négatif. La vérité, comme souvent en football, se situe entre les deux. Une flottaison entre deux eaux qu’on pourrait qualifiées de troubles tant les coulisses de la scène sportive sont sombres.

Un vrai plan de jeu

La première chose qui a tranché par rapport à Carl Hoefkens, qu’il remplaçait, c’est qu’Ivan Leko a ramené de la tactique dans le jeu du Standard. Avec l’ancien Diable, l’improvisation semblait être le maître-mot. Les clefs du jeu étaient données à quelques joueurs, à charge pour eux de faire la différence.

Ivan Leko, lui, à chercher à maximiser la puissance du collectif, conscient des limites intrinsèques de son noyau. Les hommes clefs sur qui Hoefkens se basaient n’étant pas capable de faire réellement la différence, c’est donc en équipe que Leko a voulu la faire. En a résulté un Standard avec un vrai plan de jeu, plus lisible.

Faire avec les moyens du bord

Pour autant, comme on l’a dit, les qualités du noyau restent très limitées. En janvier, le mercato a permis d’attirer l’un ou l’autre joueur intéressant. Mais rien qui ne s’affiche comme une plus-value réelle. Ce Standard est tout simplement trop faible, dans les pieds comme dans la tête. Et en héritant de ce groupe, Ivan Leko a donc surtout dû se débrouiller avec ce qu’il avait à disposition. Comprenez : pas grand-chose de valable.

En parvenant à éviter les playdowns, Ivan Leko a réussi à éviter bien des tracas et du stress aux Liégeois. Car vu les qualités de l’effectif, pas certain qu’il aurait été taillé pour ces matchs où le mental prime plus que le reste.

Mais ces moyens limités sonnent aussi comme une fin de saison anticipée pour le Standard. Car en play-offs 2, les ambitions ont été annihilées dès le premier match. Certes, elles n’étaient pas bien hautes de base, mais le public pouvait encore rêver. Cela a viré au cauchemar.

Une communication difficile

Il n’a pas fallu longtemps à Ivan Leko pour comprendre que son noyau n’avait pas les qualités pour plus. Après seulement quelques matchs, il tirait à boulets rouges sur ses hommes, fustigeant leur manque de hargne, leur passivité et leurs erreurs. Des critiques dures mais générales et justes.

Plus récemment, Leko n’a pas hésité à pointer directement du doigt Cihan Çanak. Mais le jeune produit de l’Académie n’est pas le premier à être visé. A la différence qu’ici le Croate a bien mis un nom sur le problème. Par rapport à Hoefkens, le coach actuel du Standard n’hésite jamais à charger ses joueurs. Là où son prédécesseur cherchait plutôt à les protéger.

Nouvelle reconstruction

Vu la saison catastrophique du Standard, le public attend beaucoup mieux de la prochaine. La direction pourra-t-elle répondre aux attentes de ses fans ? La reconstruction sera énorme tant le chantier est titanesque. Entre les joueurs qui n’ont pas le niveau et dont il faut se débarrasser, ceux qui l’ont mais voudront partir et d’autres, encore, dont le contrat (de prêt ou classique) se termine tout simplement, il y aura du travail. Difficile actuellement de pouvoir dessiner les contours de l’effectif liégeois version 2024-2025.

Et puis, Ivan Leko sera-t-il toujours là ? L’agacement qu’il manifeste après les matchs donne envie de penser qu’il pourrait tout simplement claquer la porte, las du contexte liégeois aux allures de bourbier.