La Doyenne boucle (quasiment) la saison des Classiques ce week-end. L’occasion d’assister à un duel entre l’homme de ce printemps, Mathieu Van der Poel, et l’expert des courses vallonnées, Tadej Pogacar. Mais nombreux seront ceux qui rêvent de les piéger.
Depuis l’annonce du programme de VDP, les suiveurs fantasment de voir le Néerlandais sur les routes ardennaises. D’autant plus que sa participation à Liège-Bastogne-Liège 2024 était d’abord une éventualité. Fort d’un début de saison où il a semblé caresser les pédales, le petit-fils de Poulidor sera donc au départ à Liège. Ce qui aurait dû être une confrontation entre lui et les spécialistes en la matière a néanmoins pris du plomb dans l’aile. Anciens vainqueurs de l’épreuve, Primoz Roglic et Remco Evenepoel pansent leurs plaies basques. Tout profit pour Van der Poel qui n’aura donc plus qu’un maître à dépasser.
Tadej Pogacar, le grand favori
Véritable talent générationnel, Tadej Pogacar est presque systématiquement favori lorsqu’il est au départ d’une course. Encore plus lorsque celle-ci semble taillée pour les qualités de grimpeur du Slovène. Usante à souhait, la Doyenne laisse peu de répit aux coureurs. Et ça, Pogi apprécie particulièrement. 18e lors de sa première participation en 2019, troisième en 2020 et vainqueur en 2021, le quadruple maillot blanc du Tour de France sait y faire. Son duel avec Remco Evenepoel était attendu l’an dernier. Une chute l’a finalement réduit à néant.
Le leader de chez UAE-Emirates pourra également s’appuyer sur une équipe solide. Almeida, Hirschi, Fisher-Black ou Ulissi ont les capacités pour être encore présents au pied de la Redoute. Reste à voir si Pogacar aura attendu aussi longtemps pour dynamiter une course qu’il devra rendre usante pour éliminer son principal adversaire.
Liège-Bastogne-Liège 2024: Van Der Poel, l’outsider dans l’inconnue
Bien malin celui qui peut juger de l’état de forme de Mathieu Van der Poel. La semaine passée, le Néerlandais s’est contenté de suivre sur l’Amstel Gold Race. Coup de moins bien ou préparation pour ce dimanche ? Difficile de dire. Un coureur de sa trempe ne s’alignerait en tout cas pas au départ de la Doyenne sans y nourrir des ambitions. Entre vouloir et pouvoir, il y a néanmoins une frontière qu’il s’apprête à franchir sur la plus difficile des Ardennaises.
Très explosif, le coureur de chez Alpecin-Deceuninck peut sans doute suivre n’importe qui sur une côte. Le problème c’est qu’elles vont s’enchaîner et vont finir par faire appel aux talents de grimpeurs. Un domaine dans lequel VDP n’a pas vraiment de références. Comptons néanmoins sur la science de la course du coéquipier de Philipsen pour éviter tout coup de pédale inutile. Et s’il venait à être frais dans la roue de Pogacar à l’approche du final, le Slovène aurait de sérieux problèmes.
Van Gils, Benoot et Teuns pour les Belges – Williams, Skeljmose et Pidcock en outsiders
Si elle récompense souvent un coureur costaud, la Doyenne accouche parfois d’un coureur moins attendu. C’est sans doute ce qu’espèrent plusieurs Belges. Très en forme en ce début de saison, Maxim Van Gils devra éviter les efforts inutiles s’il veut grimper sur le podium. À l’inverse, Tiesj Benoot devra anticiper au bon moment s’il ambitionne une belle position. Enfin, Dylan Teuns aborde cette course quelque peu dans le flou. Très bon sur la Flèche Brabançonne, il n’a depuis plus réellement pesé sur la course. Et pourrait même devoir travailler pour un de ses coéquipiers.
La sensation de la semaine est en effet britannique. Impressionnant sur les pentes du Mur de Huy, Stephen Williams a le punch nécessaire pour répondre aux attaques des meilleurs. Battus par le froid mercredi, Mattias Skjelmose et Tom Pidcock seront quant à eux très revanchards.
La cote du jour
Pour cette dernière classique sur le sol belge, l’heure est au chauvinisme. Maxim Van Gils est coté à 6 pour le podium. Un chiffre qui pourrait bien ne plus être aussi haut dans les prochaines années tant le leader de Lotto-Dstny semble progresser.
