Du spectacle mais peu de régularité : le débrief des Classiques Ardennaises

Traditionnel triptyque de clôture du printemps, les Classiques Ardennaises ont livré leur verdict. De l’Amstel à Lièege-Bastogne-Liège en passant par la Flèche Wallonne, difficile de pointer un grand gagnant.

Depuis plusieurs semaines, les suiveurs de la petite reine n’attendaient qu’une seule course : la Doyenne. Bien malin celui qui pouvait annoncer à quel point Mathieu Van der Poel embêterait Tadej Pogacar sur son terrain. Après s’être offert les deux Monuments flandriens, le Néerlandais débarquait dans la Cité Ardente avec beaucoup d’inconnues. Il en ressort avec une certitude : pour briller dans la Redoute, il devra changer sa préparation.

Pogacar a fait du Pogacar

Cette année, le roi de Liège se nomme Pogacar ou Pogi pour les intimes. Attendu sur cette classique ardennaise, le Slovène a écrasé la course. Lorsqu’il s’est dressé sur les pédales, seul Richard Carapaz a fait illusion le temps de cinquante mètres. Confiant en ses capacités, le leader de chez UAE s’est lancé dans un effort solitaire similaire à ceux de Remco Evenepoel ces deux dernières années. Il rejoint d’ailleurs le Belge au nombre de victoires sur la Doyenne. Taillé pour à peu près toutes les courses, Pogacar laisse sans doute un goût de trop peu. Celui de n’avoir participé qu’à une seule des trois Classiques Ardennaises. Bénéfique pour la concurrence, moins pour le prestige des deux autres courses.

Aucun coureur dans le top 10 des trois Ardennaises

Difficile de pointer un coureur qui a brillé sur les trois classiques ardennaises cette année. Vainqueur à l’Amstel, Tom Pidcock a abandonné à la Flèche et n’a pas su suivre les meilleurs sur la Doyenne. Véritable sensation dans le Mur de Huy, Stephen Williams n’a jamais existé à Liège et termine à une anonyme 66e place. Enfin, comme expliqué juste au-dessus, Pogacar n’est venu que sur l’ultime Ardennaise. Derrière ces vainqueurs, ils sont plusieurs à avoir compilé deux top 10. Sans pour autant parvenir à boucler la boucle. Valentin Madouas a terminé 7e à Liège et 6e sur l’Amstel. Pello Bilbao a bouclé ces mêmes courses à la 9e position. Une performance imitée par deux de nos représentants.

Sans ses têtes d’affiche, la Belgique a brillé avec Van Gils et Vansevenant

Derrière un contingent français fort représenté, les Belges ont tiré leur épingle du jeu. Maxim Van Gils abordait cette période avec ambition et il n’a pas déçu. Le leader de chez Lotto-Dstny a couru offensivement sur la Flèche et la Doyenne pour se classer 3e et 4e. Seul regret, l’Amstel. Sur un tracé qui lui convient bien, il n’a pas su être dans le coup sur la première classique ardennaise.

En l’absence de Remco Evenepoel, un autre coureur du Wolfpack s’est illustré. Sans doute cantonné à un rôle d’équipier si son leader avait été présent, Mauri Vansevenant s’est fait plaisir. Quatrième sur l’Amstel, il regrettera sans doute d’avoir emmené si longtemps le sprint final. Plus économe sur la Doyenne, il a pris une belle 6e place dans le sprint pour le podium. Le grimpeur au style atypique est le coureur qui a le plus convaincu dans la garde rapprochée de Remco Evenepoel.

Papa cette semaine, Tiesj Benoot a bouclé son long printemps de la plus belle des manières. Troisième à l’Amstel, neuvième à Huy et douzième dans les rues liégeoises, le coureur de Visma s’est montré régulier.

Ils ont déçu : Skjelmose, Healy, Gaudu

Plusieurs coureurs avaient misé gros sur les Classiques Ardennaises. Bien en jambes depuis le début de saison, Mattias Skjelmose manqué de jus au pire des moments. Le Danois n’a pesé sur aucune des trois courses. Sensation l’année dernière, Ben Healy est davantage rentré dans le rang son saison. Son tempérament offensif n’a pas été récompensé. Enfin dans un collectif Groupama-FDJ brillant (quatre top 10), on attendait davantage de David Gaudu. Leader supposé cet été, le Français a encore du travail s’il veut pouvoir embêter un coureur comme Pogacar.