Une festival d’émotions à l’Euro avant la dernière ligne droite

La dernière journée de la phase de groupes a offert un feu d’artifice d’émotions. Nous avons sélectionné quelques moments forts. Entre rires et larmes, cet Euro 2024 n’a pas fini de faire battre les cœurs. 

La plus grande joie… inutile

Le malaise dont a été victime Barnabas Varga à un quart d’heure du terme de Ecosse-Hongrie a fait froid dans le dos. Il a fait peur à tout le peuple hongrois mais également à tous les amoureux du football. Du coup, lorsque Kevin Csoboth a signé le but de la victoire hongroise à la dixième minute du temps additionnel, tout le monde s’est dit qu’il y avait quelque part une justice dans le monde du ballon rond. La joie hongroise était indescriptible. Jusqu’à ce que la Hongrie se rende compte qu’elle était malgré tout éliminée de l’Euro puisqu’elle ne faisait pas partie des meilleurs troisièmes.

Le pied de nez du réserviste

L’égalisation de Niclas Füllkrug à la 92e minute de Suisse-Allemagne (1-1) fut le symbole de la revanche de l’éternel réserviste. Sans Füllkrug, qui ne reçoit pourtant jamais la priorité au coup d’envoi, les Allemands n’auraient terminé qu’à la deuxième place de leur groupe et auraient dû se farcir l’Italie lors des huitièmes de finale. Merci qui ?

Les adieux déchirants de Luka Modric

Lorsque Luka Modric loupa son penalty à la 54e minute contre l’Italie, tout le monde s’est dit que cela arrivait même aux grands. Mais Modric est un tout grand. Une minute à peine plus tard, il était à l’affût pour mettre la Croatie aux commandes et lui assurer sa qualification pour les huitièmes de finale. Il était malheureusement écrit que cet Euro allait se finir prématurément pour la star croate. Depuis le banc de touche, vu qu’il avait été remplacé entretemps, Modric vit les siens défendre comme des minimes à la 98e minute. Mattia Zaccagni ne se fit pas prier pour offrir l’égalisation inespérée à l’Italie (1-1). En conférence de presse, les émotions n’en étaient pas moins énormes lorsqu’un journaliste italien remercia publiquement Modric pour tout ce qu’il avait apporté au football.

Le dérapage de De Bruyne et des supporters

La Belgique s’est qualifiée pour un huitième de finale qui promet contre la France. Mais la manière proposée contre l’Ukraine n’a pas du tout plu aux 10 000 supporters belges ayant fait le déplacement à Stuttgart. Les huées dont ont été victimes les Diables rouges au coup de sifflet final étaient sans précédent pour une équipe fêtant… sa qualification pour le tour suivant. Les fans belges, qui ont en outre sifflé Romelu Lukaku, ont clairement dérapé. Mais Kevin De Bruyne, le capitaine, également. Même si c’était dur à digérer, il aurait dû aller saluer le public en fin de match.

Et, surtout, ne pas inciter toute l’équipe à rentrer aux vestiaires sans aller dire au revoir à ces milliers de Belges ayant fait le déplacement en Allemagne rien que pour eux. Cela dit, on peut en partie comprendre la frustration énorme de De Bruyne qui ne ménagea pas sa peine durant cette phase de groupes alors que les attaquants belges n’exploitaient pas ses passes décisives. Quoi qu’il en soit, il faut espérer que la communion entre les joueurs et les supporters sera à nouveau de mise lundi contre la France. Pour la revanche ou… un nouveau seum.

Romelu Lukaku, le plus fatigué

S’il y a bien un joueur qui est d’ores et déjà fatigué de cet Euro, c’est Romelu Lukaku. Psychologiquement, d’abord. Car il a forcément très mal vécu ses trois buts annulés par le VAR à l’occasion des deux premiers matchs contre la Slovaquie et la Roumanie. Physiquement, ensuite. Car il est apparu émoussé contre l’Ukraine, ne parvenant jamais à donner l’impulsion nécessaire et décisive avec son pied gauche face au gardien ukrainien. Mais le meilleur buteur belge de tous les temps aura faim, très faim même, contre la France lundi. Pour Big Rom, ce sera le moment ou jamais de prouver à tous ses détracteurs qu’il peut être décisif dans les grandes occasions.