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Nico Williams, la véritable révélation de l’Euro ?

Et si c’était lui, ‘la’ véritable révélation de l’Euro 2024 ? A bientôt 22 ans, Nico Williams est en tout cas en train d’éblouir l’Europe entière, du moins celle qui ne le connaissait pas encore réellement. De réussir un deuxième tournoi majeur personnel de toute grande classe après un Mondial au Qatar plutôt vécu en mode découverte.

Davantage que Kylian Mbappé, Jude Bellingham ou Kevin De Bruyne, Nico Williams fait l’unanimité. Grâce à ses qualités techniques hors normes. Par ses fulgurances sur le côté gauche de l’attaque de la sélection espagnole, il a brillé lors des matchs de poules, avant d’être étincelant contre la Géorgie (1 assist, 1 but), en 8e de finale. Sûr de lui et toujours souriant, l’ailier supersonique de l’Athletic Bilbao (8 buts, 19 assists et une victoire en Coupe d’Espagne) nourrit évidemment de grandes ambitions personnelles pour la suite de l’Euro 2024. Mais aussi, de manière plus globale, pour celle de l’Espagne qui connaitra un véritable test d’envergure ce vendredi, face à l’Allemagne.

Des parents super-héros

Né le 12 juillet 2002 à Pampelune de parents ghanéens, Nico Williams n’a pas toujours eu la vie simple. Et ses parents encore moins ! En 1993, ces derniers avaient fui le Ghana, traversant le désert du Sahara dans des conditions apocalyptiques pour rejoindre l’Espagne via la Méditerranée. « Ils sont des super-héros pour nous, confiait récemment son frère aîné, Iñaki sur Antena 3. « Ils ont vu des gens mourir sur le chemin, ont dû les enterrer eux-mêmes, boire leur propre urine. Ils ont même été détenus comme des réfugiés de guerre. Ma mère m’avait dans le ventre lorsqu’elle a sauté le mur à Melilla (NDLR : une enclave espagnole située au nord du Maroc). Elle a un mérite incroyable, celui d’avoir joué ainsi sa propre vie et celle de son futur enfant. Je n’oublie jamais d’où je viens et ce qu’ont subi mes parents. »

Symbole d’une intégration réussie

Avec le temps, les choses se sont arrangées pour les deux frères, symboles d’une intégration parfaitement réussie en Espagne mais aussi au sein d’un pays basque où la culture identitaire n’est pas un vain mot. Lorsqu’il effectue ses débuts professionnels en 2014, Iñaki Williams (30 ans) devient le premier joueur d’origine africaine à porter les couleurs de l’Athletic Bilbao, un club qui n’accepte que des joueurs nés ou formés au Pays basque, ou ayant une ascendance locale. Et quand son petit frère Nico l’a rejoint à Bilbao pour faire les beaux jours des ‘Lions’ basques, la belle histoire s’est transformée en conte de fées.

Equipiers à l’Athletic Bilbao, pas en sélection

Par contre, en ce qui concerne la sélection, les deux frères ont emprunté des chemins différents. Malgré l’envie compréhensible du Ghana de les réunir sous le maillot des Blacks Stars pour la Can 2021 au Cameroun, seul Iñaki a choisi cette voie. Dès son adolescence, Nico, de son côté, n’a jamais caché son envie de représenter son pays d’adoption. Celui qui lui a tendu les mains et à qui, aujourd’hui, il rend cet amour au centuple par le biais de son implication sans faille au service du collectif de la Seleccion.

Le Barça semble tenir la corde

Incisif, décisif aussi, Nico Williams a encre une marge de progression énorme. Dans ce tournoi et pour la suite de son évolution. Si on en croit les médias espagnols, sa carrière pourrait épouser prochainement la trajectoire du Barça, où évoluent ses amis Lamine Yamal et Pedri, deux autres cadors de la sélection espagnole. Courtisé de toutes parts en raison de son talent incontestable ainsi que d’une clause libératoire très modeste de 58 millions d’euros, Nico Williams espère profiter de cet Euro pour donner un nouveau coup de boost à sa prometteuse carrière.

Mais avant cela, il a un job à terminer avec l’Espagne. Ce qui passera forcément par un gros match, vendredi, face aux Allemands. « Pas à pas, nous avons montré que nous sommes une grande équipe et que si nous continuons à ce niveau, nous pouvons faire de grandes choses, a-t-il expliqué après son 8e de finale. L’Allemagne sera un adversaire très difficile, mais nous avons une équipe merveilleuse et bien structurée. Si nous jouons à ce niveau, nous pouvons gagner. » 

La cote pour un but de Nico Williams contre l’Allemagne est à 4.80 !