Le Portugal de Roberto Martinez n’est pas la Belgique de Roberto Martinez

Sous la direction de Roberto Martinez, les équipes nationales de Belgique et du Portugal ont développé des styles de jeu distincts. Cette comparaison met en lumière les différences entre les deux approches du tacticien espagnol, influencées par les caractéristiques des joueurs et des contextes nationaux.

De 2016 à 2022, Roberto Martinez a été le sélectionneur des Diables Rouges. L’Espagnol a rapidement imposé sa griffe sur l’équipe nationale belge. Son style de jeu bien particulier a permis aux Belges d’atteindre la troisième place de la Coupe du Monde 2018. Après un Mondial 2022 raté, Martinez a quitté le banc belge pour rejoindre celui du Portugal. Pour autant, sa manière de faire jouer la Seleçao n’est pas identique à celle vue chez nous.

Offensive contre pragmatisme

La Belgique de Martinez se distinguait par un style de jeu offensif et fluide. Ce style reposait sur une grande possession de balle, où les mouvements rapides en attaque étaient une autre caractéristique clé. Des joueurs comme Kevin De Bruyne, Eden Hazard et Romelu Lukaku jouaient un rôle central dans ce système. Ils créaient des occasions grâce à leur talent individuel et leur vision du jeu. L’équipe cherchait constamment à contrôler le jeu, dictant le rythme du match par des passes courtes et précises. Cette approche permettait à la Belgique de maintenir la pression sur l’adversaire, en le forçant à défendre continuellement, au risque de tomber dans un jeu caricatural.

En revanche, le Portugal sous Martinez a adopté un style de jeu plus pragmatique, axé sur la solidité défensive et les contre-attaques rapides. La vitesse et la capacité de finition de joueurs comme Cristiano Ronaldo et João Félix sont exploitées pour punir les adversaires. Cette approche permet au Portugal de rester solide en défense tout en étant très dangereux lors des transitions offensives. Le style de jeu plus conservateur du Portugal se base sur la capacité à absorber la pression et à exploiter les espaces laissés par l’adversaire lors des contre-attaques. Une stratégie qui a permis au Portugal d’atteindre les quarts de l’Euro 2024.

3-4-3 contre 4-3-3

Martinez utilisait souvent des formations en 3-4-3 ou en 3-5-2 avec la Belgique. Ces formations permettaient à l’équipe d’avoir une défense solide tout en intégrant de nombreux joueurs offensifs. Les transitions rapides après récupération du ballon étaient également une caractéristique clé du jeu belge, sans en être le cœur même. Ces transitions exploitaient la vitesse et la créativité de joueurs comme Eden Hazard, permettant à l’équipe de passer rapidement de la défense à l’attaque. En outre, la Belgique pratiquait un pressing haut pour récupérer le ballon rapidement et mettre la pression sur l’adversaire.

Avec le Portugal, Martinez opte souvent pour des formations comme le 4-3-3 ou le 4-2-3-1, offrant un bon équilibre entre attaque et défense. Ces formations permettent une plus grande solidité défensive tout en permettant aux attaquants de s’exprimer. Le Portugal cherche à contrôler le jeu par la possession du ballon, construisant ses attaques de manière patiente. Les milieux de terrain, comme Bruno Fernandes et Bernardo Silva, jouent un rôle crucial dans cette phase de jeu, orchestrant les attaques depuis le milieu du terrain.

Utilisation des ailes

En Belgique, les flancs jouaient un rôle essentiel dans le système de Martinez. Ils apportaient de la largeur et étaient fréquemment impliqués dans les phases offensives, mais dans un rôle de soutien. Les purs attaquants étaient les principaux créateurs d’occasion chez les Diables.

Si le Portugal de Martinez utilise également largement les ailes, c’est avec un rôle différent. Les ailiers et les latéraux sont souvent impliqués dans les phases offensives pour pénétrer dans la surface adverse. En profitant des espaces laissés par l’adversaire lors des contre-attaques, des joueurs rapides comme Rafael Leão et Diogo Jota peuvent faire la différence en transition en évoluant comme véritables attaquants, ce que la Belgique faisait moins.

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