Trophée Raymond Goethals : Kompany mérite-t-il sa nomination ?
L’organisation du Trophée Raymond Goethals a nommé Nicky Hayen, Timmy Simons et Vincent Kompany. Le choix de ce dernier ne fait pas l’unanimité. Kompany mérite-t-il d’en faire partie ?
Depuis 2011, le Trophée Raymond Goethals récompense le meilleur entraîneur belge en Belgique et à l’étranger. Un prix prestigieux qui salue le travail mené par les coachs noir-jaune-rouge. En 2023, c’est Hein Vanhaezebrouck qui avait été choisi. Pour cette édition 2024, trois noms ont été nommés : Nicky Hayen, Timmy Simons et Vincent Kompany.
À 44 ans, Hayen a emmené le Club Bruges vers le titre national la saison dernière. Cette année, sous sa houlette, les Brugeois sont deuxièmes en championnat et comptent 7 points sur 15 en Ligue des Champions.
Timmy Simons, à 47 ans, a emmené Dender vers la promotion, terminant deuxième en Challenger Pro League. Dans la foulée de cette promotion, il a rejoint Westerlo, où son travail permet aujourd’hui aux Campinois d’être aux portes du top-6.
Relégation en Premier League
Pour Vincent Kompany, les choses sont un peu plus contrastées. Avec Burnley, l’ancien Anderlechtois a vécu une saison très compliquée, marquée par une relégation. En Premier League, Kompany n’a jamais semblé être à la hauteur du championnat, même s’il avait montré de très bonnes choses en Championship. Burnley cherchait le beau jeu, mais ça n’a pas fonctionné. Et Kompany n’a jamais été capable de s’adapter aux circonstances pour bonifier son équipe.
Son recrutement a également posé question, avec des joueurs moyens, souvent issus de Jupiler Pro League, où ils n’étaient pas des incontournables. Enfermé dans une vision étriquée, Kompany a été victime de ses propres idées, ne parvenant pas à se réinventer. Sous sa houlette, Burnley a terminé avant dernier de Premier League, ne remportant que 5 rencontres pour un total de 24 points. Troisième pire attaque (41 buts), deuxième pire défense (78 buts), son équipe fut l’une des grandes déceptions de la saison, et Kompany aussi.
Pourtant, malgré ces résultats décevants, l’entraîneur belge est resté toute la saison à la barre de Burnley. Mieux, en fin de saison, Kompany décrochait un contrat surprise au Bayern Munich. Loin d’être le premier choix du club bavarois, le Belge y a pourtant vite réussi.
Grosse forme au Bayern Munich
Dans l’esprit des dirigeants du Bayern, Vincent Kompany n’aurait jamais dû être le nouvel entraîneur du club. Plusieurs noms avaient été évoqués et même contactés avant que le Bruxellois ne signe son contrat. Un choix par défaut que beaucoup ne comprenaient pas. Après une saison blanche, la première depuis 2012, le Rekordmeister devait se relancer, et opter pour un coach relégué en Premier League posait question.
Mais Kompany, biberonné aux idées de Pep Guardiola, a rapidement mis tout le monde d’accord à Munich. En championnat, son Bayern domine largement, avec un bilan de 10 victoires et 3 partages en 13 rencontres de Bundesliga. En Ligue des Champions, il y a eu quelques couacs, mais avec 9 points sur 15, le club reste bien placé pour se qualifier pour le prochain tour. Seule ombre au tableau actuellement, l’élimination en Coupe.
Nomination méritée ?
Ce double bilan des extrêmes permet-il de justifier que Vincent Kompany se retrouve dans les trois nommés du Trophée Raymond Goethals ? On peut en douter. D’une part, sa saison à Burnley a mis en lumière de grosses lacunes dans son management et son coaching, lesquelles sont gommées par la qualité du noyau du Bayern. Par ailleurs, si son début de saison est prometteur à Munich, il faudra voir s’il peut confirmer.
Toutefois, une nomination ne veut pas dire vainqueur automatique. Quand on regarde la concurrence, seul Philippe Clement, avec les Rangers, aurait peut-être pu (dû ?) être dans les trois. Sur la scène nationale, les entraîneurs belges n’ont pas brillé. Dès lors, le choix de Kompany semble un peu être pris par défaut.