Arnaud Bodart : Une légende du Standard ?
Les histoires d’amour finissent mal, en général. Ce n’est pas Arnaud Bodart qui vous dira le contraire. Gardien emblématique du Standard ces dernières années, le Belge a quitté Sclessin sur la pointe des pieds cet hiver pour rejoindre le FC Metz. Adoré par les supporters, le portier laisse un certain vide derrière lui. De là à le considérer comme une véritable légende liégeoise ? Analyse et explications.
Certains joueurs marquent un club, une ville et parfois même une région. De quoi les ériger au rang de légende. Un titre honorifique mais bien souvent subjectif. Évidemment, certains cas ne souffrent d’aucune contestation à l’image de Gianluigi Buffon à la Juve. Ce n’est toutefois pas faire injure à Bodart que de le classer quelques rangs en dessous du dernier rempart italien. Reste néanmoins, qu’à son échelle, le neveu de Gilbert a plusieurs arguments pour sa défense. À commencer par des valeurs qui collent à l’étiquette des Standardmen.
Passion, fierté, ferveur : Arnaud Bodart aimait le Standard
Réputé pour son ambiance et son accueil chaleureux, Sclessin sait rapidement sur quel joueur il peut miser. Certains éléments sont de passage en bord de Meuse. D’autres veulent s’y inscrire dans la longévité en défendant les valeurs du club. Réputés combattants, les Mosans ne lâchent jamais grand-chose. Même lorsqu’ils sont abandonnés par des qualités techniques suffisantes pour jouer les premiers rôles. Arnaud Bodart en est l’exemple parfait. Depuis son arrivée dans l’équipe première, le gardien a vu le noyau évoluer à de nombreuses reprises.
Pour le meilleur mais aussi le pire. Le Liégeois n’a néanmoins jamais baissé les bras et a continué de se battre pour les siens. Plus qu’une victime consentante de son poste reculé, il a souvent sauvé de précieuses unités. Quand bien même la gronde des suiveurs se faisait entendre, Bodart montait au front pour rassurer autant qu’il le pouvait. Un caractère digne d’une légende formée au club depuis ses huit ans.
Pas de JPL et pas de Croky Cup : un palmarès vierge qui pèse lourd
Leader du groupe pendant près de cinq ans, Bodart n’a jamais su mener les siens vers un trophée. Présent dans le noyau lors de la Croky Cup en 2018, il n’avait pas joué la moindre minute de la Coupe de Belgique. Une compétition qui n’est donc pas inscrite à son palmarès. Cette ombre au tableau le freine dans sa quête de lumière. À titre de comparaison, plusieurs éléments du doublé 2008-2009 pourraient revendiquer le titre de légende en ayant joué beaucoup moins de rencontres pour les Rouches.
Il en va de même pour son apport lors des compétitions européennes. Moins fringant ces dernières saisons, le club n’a pas beaucoup évolué sur la scène continentale. Qu’importe, Bodart aura trouvé une fenêtre pour s’illustrer le temps d’un match face à Arsenal. En phase de poule d’Europa League, le gardien avait réalisé plusieurs arrêts pour maintenir les siens dans le match. Au final, les Rouches avaient partagé l’enjeu face aux Gunners. Sans doute, une des performances les plus abouties de Bodart.
Une longévité relativement faible et un statut pas toujours assuré au Standard
Avec 190 matchs disputés pour le Standard, Bodart est bien loin de pouvoir intégrer le top 10 des joueurs historiques. Si on se concentre uniquement sur son poste, il souffre aussi de la comparaison avec Preud’homme, Piot, Nicolay et évidemment son oncle Gilbert Bodart. Pourtant, en sept années passées au club, il aurait pu cumuler davantage de titularisations. Et c’est sans doute là où le bât blesse définitivement.
Il joue ses premiers matchs en play-offs de la saison 2016-2017 avant de rester sur le banc jusqu’à la saison 2019-2020. Il s’impose ensuite, devient capitaine avant d’être rétrogradé doublure de Laurent Henkinet les derniers matchs de la cuvée 2021-2022. Après avoir repris sa place, il cumule les bons matchs. Lors du mercato estival de 2024, il pense obtenir son bon de sortie d’un Standard à la recherche de liquidités. Le transfert avorte finalement. Ivan Leko décide de propulser Matthieu Epolo comme numéro 1. Au grand dam d’un Arnaud Bodart qui ne retrouvera les perches que pour deux matchs avant de se blesser.
Symbole d’un gardien à qui il aura toujours manqué un petit quelque chose individuellement ou collectivement pour être une légende su Standard de Liège.