Olympic de Charleroi aux portes de la Challenger Pro League
En 2009, l’Olympic de Charleroi quittait l’antichambre de l’élite. Seize ans plus tard, les Dogues pourraient bien retrouver la deuxième division. En tête de la D1 ACFF avant d’entamer les play-offs, les Carolos luttent pour le titre… et la montée en Challenger Pro League. Pour s’y installer durablement ?
À Charleroi, moins d’un kilomètre sépare le Mambourg, antre du Sporting, de la Neuville, fief de l’Olympic. Depuis toujours, ou presque, les deux clubs carolorégiens coexistent. Si la rivalité sportive a autrefois pu être vive, elle est aujourd’hui inexistante. Que l’on soit d’un camp ou de l’autre, les supporters font preuve de sympathie (ou de désintérêt, c’est selon) à l’égard du voisin.
Certitudes sportives
En 2025-2026, la Pro League pourrait compter un deuxième cercle carolo en son sein. Fort de sa première partie de saison, l’Olympic de Charleroi se distingue dans les hautes sphères de la D1 ACFF. Devant des prétendants à la montée comme Mons, Tubize ou Virton, les Olympiens ont fait preuve de régularité et de maîtrise. Adrien Saussez (ex-Union Saint-Gilloise), Roman Ferber (ex-Charleroi), Simon Paulet (ex-Westerlo) et leurs coéquipiers entament la dernière ligne droite de la saison avec un léger avantage.
« On a démontré qu’on pouvait aller au bout », estime le capitaine Geoffrey Ghesquière, interviewé par Télésambre. « On va continuer de faire le taf et essayer de monter en Challenger Pro League. Beaucoup de monde le veut : les joueurs, le staff, la ville. On va continuer dans ce sens-là, tous ensemble. »
Si l’optimisme est de mise du côté des joueurs d’Abder Ramdane, les supporters se montrent prudents. Habitués aux montagnes russes depuis plus d’une décennie (interdiction d’activités sportives en 2011, relégation administrative en première provinciale en 2014, relégation sportive en D3 ACFF en 2019 et promotion extrasportive en N1 via la fusion avec Châtelet la même année), les fans préfèrent garder les pieds sur terre. Tous le savent : même si les Dogues décrochent les lauriers, seule l’acquisition de la licence pour la CPL assurera le retour des Carolos parmi le monde professionnel.
Préoccupations extrasportives
À ce propos, les dirigeants se montrent plutôt discrets. À travers un communiqué, le président Lucien Romeo a rappelé que la « priorité absolue est de maintenir la stabilité et la sérénité au sein du club, afin de permettre à l’équipe de performer au maximum de son potentiel. » En affirmant continuer à se « battre sur chaque match pour atteindre les objectifs de tout un club, de toute une région. »
Un discours rassurant, contrebalancé dans les colonnes de La Dernière Heure/Les Sports : « Le club se marie et se sépare de ses collaborateurs aussi vite qu’une frappe en pleine lucarne. Heureusement, sportivement, le club vit bien. Mais en coulisses, il est temps de clarifier les choses (…) Dimitri Tzanetatos, qui venait d’intégrer le staff en tant que manager sportif, ne ferait déjà plus partie des meubles. »
Un engouement retrouvé
Autant dire que le flou entourant la niche olympienne n’aspire pas vraiment à la sérénité. Toutefois, l’engouement autour du matricule 246 est bien présent. Souvent clairsemées et garnies de ses éternels vieux supporters, les travées de la Neuville se remplissent de mieux en mieux. Si bien que la jeunesse prend un malin plaisir à (re)découvrir cet autre club historique du Pays Noir. Assurément moins populaire que son grand frère du Sporting de Charleroi… mais incomparable et tellement authentique.
Pour continuer de rêver de Challenger Pro League, l’Olympic va devoir user d’imagination. Un célèbre adage ne dit-il pas qu’à défaut de pétrole, il faut des idées ? L’une d’elles consiste à trouver une solution à la problématique du stade : infrastructures obsolètes, terrain trop étroit, éclairage insuffisant, manque de places assises, etc.
Une solution pour la Neuville
Si les Carolos veulent évoluer plus haut, il faut impérativement chercher une alternative à la Neuville. Si les plans d’une rénovation existent, il n’y a pour l’instant pas la moindre échéance fixée à court terme. En Pro League, l’Olympic devrait impérativement trouver refuge dans une enceinte répondant aux normes des divisions professionnelles. Pourquoi pas chez son voisin le plus proche ?
Tandis que la première métropole wallonne tend à redorer son image aux niveaux économique, social et sociétal, l’arrivée d’une seconde écurie en Pro League contribuerait à la dynamisation du bassin carolo, fort de 425.000 habitants. Seulement, entre le rêve et la réalité, il existe parfois un gouffre à enjamber, une montagne à escalader. L’important n’est pas d’être au sommet. C’est d’y rester.