Nikola Stulic, le serial buteur qui peut ramener Charleroi en Europe

Depuis plusieurs saisons, le principal problème du Sporting Charleroi était aisément identifiable. Les Zèbres ont disposé de bons gardiens de but, de défenseurs solides, de milieux de terrain créatifs, d’ailiers percutants ; mais depuis janvier 2022 et le départ de Shamar Nicholson, il leur a cruellement manqué d’un attaquant de pointe digne de ce nom comme Nikola Stulic.

Pourtant, Mehdi Bayat et ses réseaux ont souvent eu du flair dans ce domaine. Lors des saisons précédentes, des buteurs tels que David Pollet, Jérémy Perbet, Kaveh Rezaei, Victor Osimhen ou même, à leur échelle, Giuseppe Rossini ou Harlem Gnohéré. Tous n’étaient pas de futurs grands comme Osimhen, mais avaient en eux au moins une saison à 15 buts, ce qu’aucun buteur carolo depuis Nicholson n’avait réussi à faire.

Nikola Stulic, le héros inattendu

Les 15 buts, si Nikola Stulic ne les a pas encore atteints cette saison, c’est pour une seule raison : son premier match avec l’équipe A en championnat date de… novembre. Avant ça, l’attaquant serbe évoluait  avec l’équipe U23 – et n’y était pas spécialement prolifique.

Ce peu de crédit, il le devait à une saison 2023-2024 très décevante, pour le club à titre collectif mais aussi pour lui à titre personnel. Stulic avait reçu sa chance : 15 matchs de championnat, un seul but. En D1 ACFF, il empilait les buts (9 en 14 matchs avec le Zébra Elites) mais ne parvenait pas à trouver ses marques en Jupiler Pro League.

Mais Rik De Mil, l’entraîneur du Sporting Charleroi, n’a pas vraiment eu le choix. Odday Dabbagh, chargé d’alimenter le marquoir, décevait match après match ; Grejohn Kyei, arrivé on ne sait trop pourquoi en prêt du Standard, était un flop total. Le jeune Youssouf Sylla partait en prêt dès le mercato hivernal à Willem II, et son total en Belgique comme aux Pays-Bas cette saison est de… zéro but en 27 matchs.

Bref : Nikola Stulic devenait, par défaut, la seule option du coach carolo. D’autant plus après le mercato hivernal, lors duquel Mehdi Bayat jugeait bon de ne pas renforcer ce poste pourtant en disette. Et là, le miracle : enfin en confiance, le Serbe se mettait à empiler les buts à partir du mois de décembre.

Des Europe Playoffs… à l’Europe ?

Déclic mental plutôt que sportif ? Quoi qu’il en soit, il ne manquait que ça à un Sporting Charleroi qui jouait déjà assez bien depuis le début de saison, mais n’était pas récompensé. Avec, enfin, un serial buteur retrouvé, qui empile 9 buts en 18 matchs jusqu’au terme de la phase classique, le RCSC passe de la lutte pour son maintien à une participation tranquille aux Europe Playoffs.

Et pas question de ralentir durant cette phase finale. Nikola Stulic y garde le même rythme : 3 buts et 2 assists en 5 rencontres jusqu’à maintenant, soit à mi-chemin. Le Sporting Charleroi occupe la tête des Europe Playoffs, et peut donc légitimement croire à ce qui paraissait fou il y a quelques mois : un ticket européen, qui serait synonyme de saison réussie. Pour ça, il faudra bien sûr encore battre le 4e (ou 5e, selon le résultat de la Coupe) des Champions Playoffs.

Mehdi Bayat pourra-t-il garder son international serbe ?

La grande question en fin de saison sera : le Sporting Charleroi saura-t-il garder Nikola Stulic une saison de plus ? Tous les buteurs passés par le Mambourg sont rapidement partis pour d’autre cieux, au grand dam des supporters carolos. Ceux-ci reprochent à Mehdi Bayat d’avoir fait du Sporting une plate-forme d’achat-revente, qui ne ferait jamais l’effort nécessaire pour conserver ses attaquants un peu plus longtemps.

Quoi qu’il en soit, une décision devra être rapidement prise. Comme il le reconnaissait au micro de La Dernière Heure, le téléphone de Stulic « n’arrête pas de sonner ». Devenu international serbe, sa valeur marchande est évaluée à 2,5 millions d’euros, et même cette somme serait largement insuffisante au vu de son potentiel. Mais Stulic est aussi sous contrat jusqu’en 2026 : si Charleroi veut le conserver, il faudra donc s’asseoir autour de la table pour discuter d’une prolongation de contrat, et vite. Car un départ du Serbe pour une bouchée de pain cet été ou gratuit dans un an serait encore source de fortes tensions entre le Mambourg et ses dirigeants…

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