Frédéric Taquin, coach de la RAAL : de la P4 à la Pro League
En s’invitant in extremis en première division, se hissant à la deuxième place de la Challenger Pro League dans le temps complémentaire du championnat, la RAAL La Louvière a réalisé un incroyable exploit. Cette réussite, symbolisée par quatre montées en huit ans, est aussi celle d’un homme : Frédéric Taquin.
En 2017, à la renaissance de la RAAL La Louvière, les candidats se bousculent. De nombreux entraîneurs, y compris de grands noms du football belge, se présentent face à Salvatore Curaba. À la surprise générale, le président des Loups choisit de nommer un illustre inconnu à la barre de la future équipe, qui débutera en D3 ACFF. Il se nomme Frédéric Taquin. Il arrive tout droit de Villers-la-Ville, une formation de deuxième provinciale.
« Il ne tiendra pas trois mois à La Louvière », commente un internaute sur un réseau social bien connu. Huit ans plus tard, cette phrase fait sourire. Les statistiques de l’entraîneur louviérois parlent d’elles-mêmes. Entre 2017 et 2025, Frédéric Taquin a remporté 155 victoires, partagé l’enjeu à 46 reprises et perdu 36 fois. Au total, le taux de points pris par le mentor des Vert et Blanc s’élève à un peu plus de 71 %. Les chiffres sont fous. Encore plus pour un entraîneur qui évoluait encore en quatrième provinciale il y a une quinzaine d’années.
De la 4e provinciale à la Pro League
Passé de la P4 à la Jupiler Pro League, Frédéric Taquin a accompli ce pas de géant avec seulement deux clubs : le RC Sartois (devenu entre-temps RC Villers-la-Ville, suite à une fusion avec Villers Matima) et la RAAL La Louvière. Du quatrième échelon provincial à la première division nationale, le coach a connu tous les niveaux du football belge. « Il n’y a finalement qu’en première provinciale que je n’ai pas entraîné », tempère le tacticien. « Bien que j’y aie emmené Villers-la-Ville, j’ai ensuite rejoint le projet de La Louvière. »
À chaque saut vers l’étage supérieur, le coach s’est adapté aux exigences de la division. Si bien qu’à l’aube d’une nouvelle aventure au sein de l’élite du football belge, Salvatore Curaba se montre confiant et réitère sa confiance envers son T1.
Frédéric Taquin soutenu par Salvatore Curaba
Pourquoi en serait-il autrement ? Dans les moments difficiles, le président des Centraux a été son premier soutien. Comme le soir du 19 octobre 2019, au terme d’une défaite contre Stockay en D2 ACFF, ponctuant un désastreux début de saison. « J’aurais pu abandonner. Beaucoup de dirigeants m’auraient dit qu’en cas de défaite lors du prochain match, ce serait terminé », raconte le breveté UEFA Pro, qui fêtera son 50e anniversaire en juin. « Salvatore Curaba m’a simplement dit que, si on faisait match nul lors de la prochaine rencontre, il y avait encore une possibilité d’être champion. Ça a été un déclic. Ça m’a donné de la force. Depuis, on ne compte que 18 défaites en cinq ans. »
Dans son escalade vers les cimes du football belge, l’entraîneur n’est pas seul. La structure mise en place par le club louviérois lui permet de progresser. Il progresse saison après saison, division par division. L’arrivée de Nicolas Frutos au sein de l’organigramme a également été bénéfique pour Frédéric Taquin. L’encadrement d’un staff aux multiples connaissances a aussi joué un rôle important. « J’ai eu la chance d’évoluer dans un environnement de très grande qualité. J’étais entouré de professionnels passionnés, compétents, engagés, chacun brillant dans son domaine. Cette intelligence collective, cette culture du partage et de la progression sont des moteurs essentiels », confirme l’intéressé.
Nouveau chapitre en Jupiler Pro League
Après avoir décroché trois titres (D3 ACFF, D2 ACFF, N1) et une montée en Jupiler Pro League, le chef de meute se prépare à écrire un nouveau chapitre.
« L’accession à la D1A est bien plus qu’une performance : c’est le fruit d’un travail collectif, exigeant et passionné, réalisé en six saisons effectives, malgré deux années de Covid », relève Taquin. « La Jupiler Pro League n’est pas une fin, mais un nouveau départ, une formidable opportunité de repousser les limites, ensemble. Avec passion, ambition et exigence. L’histoire continue. »