Le menu varié du Tour de France 2024

Le parcours du Tour de France 2024 est désormais connu. La Grande Boucle s’élancera pour la première fois de son histoire en Italie (à Florence) – le 26e départ depuis l’étranger et cent ans après la première victoire d’un Italien sur la Grande Boucle, Ottavio Bottecchia, et s’achèvera par un Contre-La-Montre à Nice, en raison des JO de Paris.

Sur ces 3492 kilomètres de course, le menu est assez varié : huit étapes de plaine, quatre étapes accidentées, sept étapes de montagne (avec quatre arrivées au sommet) et deux contre-la-montre individuels. Dès le premier jour, l’apéritif sera costaud. Longue de 206 km, cette première étape reliera Florence à Rimini, en passant par sept difficultés répertoriées, pour un total de 3 600 mètres de dénivelé positif. Ensuite, il y a quatre passages où il ne faudra pas se louper : le Galibier dès le quatrième jour peut déjà vous reléguer très loin dans la hiérarchie si vous n’êtes pas encore à 100%. « Jamais le Tour n’est monté aussi haut, aussi vite », clame le directeur du Tour Christian Prudhomme.

LA CHANCE SUR LES ROUTES BLANCHES

Les chemins de terre autour de Troyes peuvent se transformer en cauchemar si vous n’êtes pas un bon équilibriste et/ou si vous avez des ennuis mécaniques très tôt. Le manager de Jumbo-Visma Richard Plugge n’est pas fan de l’idée. « Le facteur chance va jouer un rôle dans cette étape. »  Le 10e jour, les routes exposées de Saint-Amand Montrond  peuvent mettre le peloton en pagaille. Enfin, avaler le toit du Tour à 48 heures de l’arrivée, la Cime de la Bonette (2802 mètres), la plus haute route asphaltée de France, est un autre temps fort du Tour. Le tout sans parler des deux arrivées au sommet des Pyrénnées, à Saint-Lary-Soulan après l’ascension du Tourmalet, et au Plateau de Beille, le passage dans le Massif Central et bien sûr des 59 kilomètres de chrono (soit 37 de plus que l’an dernier) où se feront certainement les plus grosses différences.

Le Carré d’As, le nouveau surnom du quatuor Roglic-Pogacar-Vingegaard-Evenepoel, a de quoi se pourlécher les babines.  « Le parcours est plaisant. J’aime vraiment la première semaine, un peu plus dure encore que les années passées. Il faudra arriver en bonne forme dès le début du Tour », analyse Tadej Pogacar. Il devrait y en avoir pour tous les goûts lors de cette édition très spéciale, avant de repartir sur des bases plus classiques en 2025, avec un retour déjà confirmé sur les Champs-Élysées et un possible départ depuis Lille.

QUI POUR TENTER LE COMBI GIRO – TOUR ?

Si le Tour présente 2000 mètres de dénivelé positif de moins que l’an dernier, il n’en est pas moins dur. Jonas Vingegaard et Patrick Lefevere ont estimé qu’il était plus corcé que celui de 2023. En outre, le peloton devra se farcir 25 kilomètres au-delà des 2000 mètres d’altitude. « C’est tellement dur que je suis un peu sous le choc pour être honnête », commente Mark Cavendish qui se réjouit de voir huit étapes promises aux fusées du peloton. Avec comme seul bémol que la dernière opportunité se présente lors de la 16e étape.

Tout comme au Tour d’Italie, le Tour de France présente deux chronos. Remco Evenepoel avait songé combiner des deux Grands Tours, mais Patrick Lefevere ne voit pas ça d’un bon œil. Le profil général semble avoir également convaincu le Champion du Monde du contre-la-montre de ne pas tenter le diable. Avec la montagne dès le quatrième jour (Sestrières, Lautaret et Galibier), il est presque impensable de viser un général sur ces deux Grands Tours sans connaître une baisse de régime. Un des cadors va-t-il être assez fou pour enchainer les deux Grands Tours ?

Tadej Pogacar, épris de l’Italie, a confirmé sa participation sur les routes du Tour de France 2024. Avec les Jeux Olympiques dans la foulée, il faut faire les bons choix. Les Jeux, à peine cinq jours après la fin de la Grande Boucle, poussera certains, dont les sprinteurs, à écourter leur voyage sur les routes du Tour, pour sculpter leur préparation et viser les sommets olympiques.