Matthieu Epolo peut-il vraiment devenir un grand ?

Propulsé gardien titulaire du Standard à la place d’Arnaud Bodart cet été, Matthieu Epolo a vite convaincu. Encore auteur de l’une ou l’autre bourde, le portier est toujours en phase d’apprentissage. Peut-il devenir un grand gardien ?

À 19 ans, Matthieu Epolo vit un rêve éveillé. Le jeune joueur a profité de la mise à l’écart d’Arnaud Bodart, que le club désirait vendre, pour s’installer dans les cages du Standard. Et après dix rencontres de Jupiler Pro League, le club n’a pas de quoi regretter son choix. Au tiers de la phase classique, le gardien compte déjà six cleansheets. S’il a commis quelques erreurs, comme le week-end dernier face à Anderlecht, il a aussi déjà sorti quelques grands arrêts. Ce qui étonne avec ce gardien d’à peine 1,85 mètre, c’est la sérénité qu’il dégage. « J’ai toujours été calme, même à l’école. Et même si je suis sous pression, je fais en sorte que ça ne se voit pas », confiait-il au début du mois de septembre à la RTBF.

Très bon sur sa ligne

Comme Arnaud Bodart, Matthieu Epolo se distingue par ses qualités sur sa ligne. Difficile de le prendre en défaut tant il est capable de multiplier les arrêts décisifs. Sur les 36 arrêts qu’il a déjà effectués, 20 ont été réalisés dans le grand rectangle, 4 dans le petit et 12 en dehors de la surface. Cela montre également la grande porosité de la défense liégeoise qui doit, bien souvent, s’en remettre aux gants d’Epolo. Il est d’ailleurs le cinquième gardien avec le plus d’arrêts en JPL et le quatrième en efficacité. 81,4 % des frappes sont repoussées par le portier liégeois. Sur base des expected goals, le Standard aurait normalement dû encaisser trois goals de plus.

Ce n’est peut-être pas un hasard si Matthieu Epolo est l’un des gardiens qui tentent les coups de pied de but les plus lointain du championnat. Plutôt que de jouer avec ses défenseurs, il cherche à allonger le jeu, comme pour éloigner le plus vite possible le ballon de son rectangle.

Dans les airs

Malgré sa petite taille relative, Matthieu Epolo n’hésite pas à aller chercher les ballons aériens. Avec 12 centres captés, il fait partie des meilleurs du championnat, même si ce total ne représente que 7,4 % de tous les centres que le Standard a reçu contre lui. Un pourcentage faible ? Étonnamment, non. La moyenne en JPL est de 6,2 %, Matthieu Epolo est donc au-dessus. En comparaison, l’an dernier, Arnaud Bodart avait capté 6,9 % des centres reçus la saison entière.

C’est une qualité qui permet de soulager sa défense et qui, dans le football moderne, est très utile pour relancer rapidement le jeu ensuite. Avec sa qualité de dégagement, Epolo peut donc être une vraie rampe de lancement aux contre-attaques… pour autant que la qualité devant soit là.

Marge de progression

Matthieu Epolo est loin d’être un gardien « fini ». Il doit encore progresser dans tous les domaines, mais sa marge de progression est réelle. En jouant et en accumulant de l’expérience, il grandira plus rapidement. Avec les années, Matthieu Epolo devrait donc devenir encore meilleur. De quoi voir grand ?

Diable un jour ?

Quand un jeune joueur sort de bonnes prestations, on en arrive rapidement à se demander s’il pourrait avoir sa place chez les Diables. Domenico Tedesco n’a pas hésité, depuis qu’il est là, à rajeunir les cadres. Il fut d’ailleurs le premier à appeler Arnaud Bodart en équipe nationale. Pourrait-il en faire de même avec Matthieu Epolo ?

Cela semble encore un peu tôt. Le joueur, même s’il a livré de belles prestations, n’est pas encore réellement prêt à jouer à un tel niveau. Il faudrait le voir sur la longueur et au niveau européen, déjà. Il possède des qualités évidentes, mais qui sont encore loin d’un Koen Casteels ou d’un Matz Sels. Et un Maarten Vandevoordt est déjà bien plus avancé que lui également.

Toutefois, à seulement 19 ans, Epolo a encore largement le temps. Peut-être cela prendra-t-il 5 ans avant d’être appelé. Peut-être moins. Peut-être plus, selon la trajectoire que sa carrière prendra. Mais il en a le potentiel.

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