Anouar Ait El Hadj : un artiste en quête de mue à l’Union

Malgré la victoire en Supercoupe de Belgique face au Club Bruges, le début de la présente saison en Pro League n’est en rien comparable aux trois campagnes précédentes. Mais à l’Union, après être passé si proche du sacre en autant d’essais, on a appris à relativiser en se disant qu’il ne sert à rien de courir mais qu’il faut partir à temps. L’adage peut-il aussi faire référence à l’intégration du jeune Anouar Ait El Hadj, transféré cet été ?

Une philosophie à adopter de manière un peu obligatoire dans la mesure où, comme l’an dernier, beaucoup de changements dans l’effectif sont intervenus durant l’intersaison. Avec un autre entraîneur et une kyrielle de nouveaux joueurs, on ne peut pas retrouver la même efficacité en un claquement de doigts, même si ce fut le cas l’an dernier. Sébastien Pocognoli vivant sa première expérience en tant que T1, il faut lui laisser le temps de trouver ses marques ; ce qui vaut aussi pour les joueurs venus de tous les horizons.

Sur papier, le recrutement est de qualité, mais l’alchimie entre toutes ces nouvelles recrues n’a pas encore opéré comme on l’espérait du côté du Parc Duden. L’indulgence est donc encore de mise à ce stade de la compétition, d’autant que le bilan comptable n’est pas alarmant non plus.

Présence de plus en plus discrète

Néanmoins, il n’est pas interdit non plus de se poser quelques questions. Et des interrogations, on peut en nourrir à l’égard d’un garçon comme Anouar Ait El Hadj. Pour ce Molenbeekois d’origine, on ne peut pas parler d’adaptation à un nouveau pays, et ce qui est interpellant est de constater qu’il régresse au fil des semaines. Arrivé de Genk au cœur de la préparation d’avant-saison, il a enchaîné six titularisations en championnat jusqu’à la mi-septembre avant de totalement disparaître des radars. Sur le banc face au Standard, puis contre le Fenerbahçe et Bodo/Glimt, en Coupe d’Europe, le Bruxellois de 22 ans n’était même pas signalé dans les sélections lors des rencontres face à Courtrai et au Club Bruges, dimanche dernier. Comment expliquer cette situation pour un joueur présenté comme le successeur du Suisse Cameron Puertas à la manœuvre au centre du jeu unioniste ?

Manque d’implication

Une question qui n’a pas manqué d’être posée aux responsables sportifs. Il apparaît qu’Anouar Ait El Hadj n’a manifestement pas encore cette capacité à se fondre dans la philosophie du matricule 10, à savoir se faire mal aux entraînements et durant les matchs. C’est certainement ce manque d’implication qui a poussé Sébastien Pocognoli à se passer des services de son artiste éblouissant quand il a la balle au bout du pied ces dernières semaines.

Pas de souci avec le coach

Les relations seraient-elles déjà tendues entre Anouar Ait El Hadj et son coach ? Ce serait étonnant eu égard aux déclarations de Sébastien Pocognoli à son adresse. Depuis l’arrivée d’Anouar, le coach a déjà maintes fois déclaré être un grand fan de ce genre de joueur technique à qui il aime laisser une grande liberté. Le T1 bruxellois compte en fait beaucoup sur son milieu de terrain. Un milieu de terrain qui peut sans doute beaucoup plus et qui tarde à le montrer durant ses prestations.

Lancer le joueur puis le revendre

Fort de ses 93 rencontres de Pro League déjà à son actif, Anouar Ait El Hadj n’est pas un novice, même s’il n’a que 22 ans. Il sait que le matricule 10 nourrit de grandes ambitions pour lui : lui confier les clés du jeu de son équipe. Est-ce une trop grande pression pour le joueur, lui qui n’a pas réussi à percer à Anderlecht, qui est allé le chercher à La Gantoise après la faillite du Brussels, puis à Genk ? En arrivant dans le Limbourg en juillet 2023, le joueur n’hésitait à prétendre qu’il s’agissait de sa dernière chance. Cet été, il en a reçu une nouvelle dans un environnement où l’on croit beaucoup en lui.

Comme il l’a fait en effet pour Cameron Puertas, parti en Arabie saoudite, le club de la chaussée de Bruxelles espère lancer la carrière de son joueur pour ensuite le revendre à un bon prix. Il se disait que le départ du stratège suisse allait libérer Anouar Ait El Hadj. Ce n’est pas encore le cas, mais ses récentes absences de la sélection doivent lui faire prendre conscience que ce n’est pas une punition mais plutôt un moyen de lui faire comprendre les attentes placées en lui… Le message sera-t-il passé ? On le saura assez vite car il est certain que l’on reverra très vite Anouar Ait El Hadj sur un terrain…

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