Martin Delavallée, de la balle pelote aux cages du Sporting de Charleroi

Depuis le 22 février dernier, Martin Delavallée enchaîne les titularisations avec le Sporting de Charleroi. Troisième dans la hiérarchie des gardiens en début de saison, le jeune portier peut-il durablement s’installer en tant que numéro un des Zèbres ?

En novembre 2024, Martin Delavallée a mis fin à une disette de près de dix ans. Profitant des blessures du Franco-Belge Théo Defourny et de l’Ivoirien Mohamed Koné, le natif de la région du Centre est devenu le premier gardien titulaire belge à défendre les cages zébrées depuis 2014. « Martin mérite aussi de jouer. Il a eu une très bonne évolution ces derniers temps et sa mentalité est très bonne. Il est resté très positif toute la saison », reconnaissait alors Rik De Mil.

Sérénité à toute épreuve

S’il a consécutivement disputé quatre rencontres au Cercle Bruges, face à Westerlo, à Genk et contre le Standard, Martin Delavallée a ensuite dû patienter plus de deux mois avant de retrouver les terrains de Jupiler Pro League. Suite à la méforme de Koné et à la convalescence de Defourny, l’ancien de l’Excel Mouscron a repris les gants lors de la victoire à Westerlo. « Je n’ai pas ressenti de stress. Dans la vie de tous les jours, je suis comme ça. Je sais de quoi je suis capable.», lâche-t-il en toute décontraction. Un match qu’il a géré sereinement, sans jamais céder à la pression. À l’image de son parcours dans le monde professionnel.

Avant de disputer ses premières minutes en Challenger Pro League avec Mouscron, lors de la saison 2021-2022, le garçon formé à Manage a pris le temps d’éclore. Courtisé par plusieurs clubs élites, le gardien avance à son propre rythme. « Je me disais que si j’étais bon, que j’avais vraiment les capacités, j’aurais d’autres occasions plus tard », explique-t-il à Line Up Team. Et puis, au même moment, son quotidien se partage entre deux sports dans lesquels il excelle : le football et… la balle pelote.

L’Eden Hazard de la balle pelote

Les adeptes de ballodromes sont unanimes : Martin Delavallée a du talent à revendre. Tandis qu’il intègre le centre de formation de l’Excel Mouscron, le joueur va jusqu’à négocier une dérogation avec son club pour disputer le championnat d’Europe des jeunes, au Portugal. Seulement, à l’heure de passer professionnel et de rejoindre l’équipe première des Hurlus, le jeune homme doit faire un choix. Il décide logiquement de privilégier le football.

« C’était un joueur exceptionnel à la balle pelote. S’il avait continué sa carrière, il serait devenu le meilleur de Belgique », confie Jean-Claude Dupont, secrétaire du club d’Oeudeghien, à La DH/Les Sports. « Ça aurait été le futur Gant d’Or, l’équivalent du Soulier d’Or. » Sa décision d’arrêter le jeu de paume ? « C’est comme si Eden Hazard avait arrêté le football à 16 ans, au moment de rejoindre l’équipe première du LOSC. »

À peine Martin Delavallée a-t-il le temps de prendre ses marques au Canonnier que le Royal Excel Mouscron tombe en faillite. Tandis qu’il est courtisé par l’ambitieuse RAAL, le Manageois préfère rejoindre l’équipe U23 du Sporting de Charleroi. « Charleroi m’a plus convaincu. Cela reste un club de D1. Cela a pesé dans la balance. À la RAAL, je n’étais pas sûr de jouer », justifie-t-il dans les colonnes de Sudinfo.

Un futur au Sporting de Charleroi pour Martin Delavallée

Dans la métropole, le gardien alterne. Il défend à la fois les filets des Zébrions en Nationale 1 et prend place sur le banc de l’équipe première. Ses premières minutes sur la pelouse du Mambourg, il les dispute en 2023, lorsqu’il remplace Hervé Koffi, sorti sur blessure. La suite ? Elle s’apparente à une belle histoire, où le travail et la chance croisent le destin.

D’un calme olympien en dehors du terrain, le portier se transcende sur la pelouse. En attestent ses spectaculaires sorties aériennes et ses relances à la main roulées. À 21 ans à peine, Martin Delavallée donne l’impression d’être prêt pour le haut niveau. Propulsé titulaire par la force des choses, il lui reste quelques matchs pour démontrer qu’il mérite sa place dans le but zébré. Ce n’est sans doute pas un hasard si les dirigeants carolos lui ont récemment prolongé son contrat jusqu’en 2027.