L’Olympic Charleroi en Challenger Pro League : un deuxième club carolo chez les professionnels
Le Royal Olympic Club de Charleroi retrouve la Challenger Pro League. Après seize années de purgatoire dans les divisions inférieures, le second club de la Ville de Charleroi rejoint l’antichambre de l’élite.
Olympic Charleroi dans la lutte en Division 1 ACFF
Depuis plusieurs saisons, l’Olympic de Charleroi joue les premiers rôles en troisième division. Jusqu’ici, les prestations sportives des « Dogues » n’avaient jamais été couronnées d’un titre ou d’une montée — la faute à des aléas administratifs ou financiers limitant la progression des Carolos dans la hiérarchie du football belge.
Difficultés extrasportives
À l’aube de l’exercice 2024-2025, de nombreux doutes planaient au-dessus de la Neuville. Le départ précipité d’un président fraîchement nommé, l’absence de projet à long terme et le mutisme des administrateurs laissaient présager le pire. Si bien que, parmi les candidats à la montée en Challenger Pro League, les observateurs pointaient Mons, Tubize ou encore Virton… mais certainement pas l’Olympic, dont la situation extrasportive inquiétait.
Pourtant, neuf mois plus tard, ce sont bel et bien les Dogues qui rejoignent l’antichambre. Si le RAEC Mons a, durant quelques semaines de la saison régulière, donné du fil à retordre au ROCC, c’est finalement Tubize/Braine qui a été la seule formation en mesure de faire douter les Carolos durant les Play-Offs de la D1 ACFF. Mais même dans l’adversité, les Olympiens ont fait preuve de détermination. C’est cet état d’esprit qui a permis à Charleroi d’émerger, y compris quand la situation paraissait désespérée.
Avec les crocs
Qu’ils soient menés de trois buts ou réduits à dix, les joueurs d’Abder Ramdane n’ont jamais paniqué. À plusieurs reprises, ils sont parvenus à inverser la tendance. Les remontadas contre Virton (de 0-3 à 5-3) et à Stockay (de 2-0 à 4-2) en sont les meilleurs exemples. Ces Dogues-là ont eu les crocs tout au long du championnat.
La mentalité du groupe justifie-t-elle, à elle seule, l’exploit réalisé par l’Olympic ? Pas seulement. Au sein du collectif, on retrouve de beaux profils : un bel alliage de joueurs d’expérience et de garçons au gros potentiel. Roman Ferber (ex-Patro), Mohamed Medfai, Simon Paulet, Léandro Rousseau, Adrien Saussez (ex-Union), Elias Spago et autres Mehdi Terki (ex-Lokeren) sont autant d’éléments qui ont allié talent et grinta pour permettre au ROCC d’atteindre la Challenger Pro League.
Histoire de gros sous
En coulisses, les difficultés du début de campagne ont été balayées par Lucien Romeo. Le patron olympien, se qualifiant lui-même de banquier-prêteur, a délié les cordons de la bourse pour maintenir le club à flot. C’est également à lui, et à son acolyte Marcel Gevaert, que les Dogues doivent l’obtention du précieux sésame : le dossier licence, incontournable pour évoluer dans les divisions professionnelles.
En outre, des garanties ont aussi pu être apportées dans l’un des dossiers sensibles : le stade. Le président des Dogues s’est porté garant de la rénovation de l’infrastructure, permettant à la Neuville de répondre aux normes de la Pro League. Si les travaux venaient à prendre du retard, les Dogues pourraient provisoirement loger dans l’antre des Zèbres, pour une location avoisinant les 80 000 euros par match.
Structurer le club
L’homme fort de l’Olympic voit cette montée en Challenger Pro League comme une nécessité, mais aussi comme une opportunité : celle de permettre au club de se structurer, non seulement sur le terrain, mais aussi en dehors. Lucien Romeo en est conscient, le travail qui l’attend est colossal.
En plus de devoir négocier ce virage important dans la vie du matricule 246, le chairman doit aussi préparer un effectif suffisamment solide pour renouveler son bail en deuxième division. Une mission qui s’annonce peu évidente. Car si l’Olympic de Charleroi a séduit le grand public en D1 ACFF, il a aussi tapé dans l’œil de clubs plus huppés.
Olympic Charleroi doit se construire avec un budget limité
Meilleur buteur du club et de la série, Rousseau a déjà annoncé son départ vers le Patro Eisden Maasmechelen. Élu meilleur joueur de la D1 ACFF, Paulet attise lui aussi les convoitises. Il s’agira donc d’agir avec stratégie et méthode, tout en respectant un budget serré. L’avenir des Dogues parmi le monde professionnel passe par là.